: Vidéo "L’avocat, c’est l’or vert"… Au Mexique, l’industrie de l’avocat responsable de maux sanitaires et écologiques
C’est l’or vert du Mexique. Pourtant il fait couler beaucoup d’encre. Le marché de l’avocat mexicain ne cesse de s’étendre mais à quel prix ? Explications.
Plus de 1 milliard de dollars de bénéfices par an. C’est ce que représente l’industrie de l’avocat au Mexique. Le pays d’Amérique latine est le premier producteur d’avocats au monde. En 15 ans, les ventes ont été multipliées par 30. Pourtant, si le fruit génère des profits très juteux, sa production engendre des conséquences écologiques et sanitaires désastreuses.
118 000 hectares rasés
L'exploitation de l'avocat est faite en dépit des autres végétaux qui sont éradiqués. C'est notamment le cas des pins : tous sont rasés afin de faire de la place aux avocatiers. "Parce que l’avocat, c’est l’or vert", comme le précise le pépiniériste José Luis Alvarez. En 2016, ce sont quelques 118 000 hectares qui ont ainsi été rasés.
En plus de la catastrophe écologique, l’exploitation du fruit a des conséquences sur la santé des habitants. En effet, l’utilisation à haute dose des pesticides est responsable de maladies chez les locaux. Les pesticides causeraient des problèmes aux reins et de malformation du foetus chez les femmes enceintes. "D’autres souffrent de problèmes au foie et ces problèmes ont eu lieu dans toute la zone des avocatiers", explique le biologiste Alberto Gomez.
Les cartels attirés
Avec ce marché florissant, les cartels mexicains veulent aussi leur part du gâteau. Des cultivateurs se font racketter ou assassiner et la déforestation ne cesse de s’aggraver puisque les cartels achètent des terres afin de cultiver des plantations illégales. "Il y a beaucoup de gens dont on ne sait pas vraiment d’où vient l’argent avec lequel ils achètent les terres et font les plantations. C’est un peu douteux cette histoire. Ça peut venir du trafic de drogues…", estime José Luis Alvarez.
L’avocat est devenu tellement prisé qu’il n’est plus possible pour les Mexicains d’en acheter. En 2016, le fruit est passé de 80 centimes à 4 euros en l’espace de deux mois.
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