Cet article date de plus de cinq ans.

Touraine : un viticulteur de Saint-Nicolas-de-Bourgueil refuse la destruction de 2 000 de ses bouteilles, demandée par la préfecture

Le vin dépasse les normes européennes d'acidité volatile, selon des analyses de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, ce que conteste le viticulteur.

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Touraine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Sébastien David, viticulteur bio de Saint-Nicolas-de-Bourgueil, est sommé par la préfète d'Indre-et-Loire de détruire 2 078 bouteilles de vin (photo d'illustration). (MAXPPP)

Un viticulteur de Saint-Nicolas-de-Bourgueil (Indre-et-Loire) refuse de détruire 2 000 bouteilles à la demande de la préfecture, rapporte jeudi 9 mai France Bleu Touraine. Un arrêté préfectoral lui demande de détruire son stock parce que le niveau d'acidité volatile n'est pas conforme. Le tribunal administratif doit trancher vendredi, mais une pétition en faveur de Sébastien David a déjà recueilli 91 000 signatures.

Sébastien David, viticulteur bio de Saint-Nicolas-de-Bourgueil, est sommé par la préfète d'Indre-et-Loire de détruire 2 078 bouteilles de vin qui ne respectent pas les normes européennes d'acidité volatile. Le viticulteur conteste les analyses faites par l'Etat, et présente devant le tribunal trois contre-expertises.

Perte de 50 000 euros

Le viticulteur vinifie une cuvée baptisée "Coëf" dans des amphores et des jarres qu'il fait venir d'Italie. Une méthode ancestrale à laquelle l'administration trouve des défauts. Les analyses réalisées par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) montrent que ce vin dépasse les normes européennes d'acidité volatile, ce que conteste l'avocat du vigneron, maître Eric Morain.

Mais la DGCCRF et la préfète d'Indre-et-Loire ne veulent pas prendre en compte d'autres mesures effectuées. La préfète a donc pris un arrêté de destruction des 2 078 bouteilles de la cuvée "Coëf", ce qui serait une perte très lourde pour Sébastien David. "Moi c'est trois années de gel sur quatre, déjà, dans mes vignes. On ne récolte que 25% et en plus on vous met un coup derrière la tête, un coup de règle sur les doigts, à l'ancienne, juste pour dire qu'il faut rentrer dans le cadre. Si je détruis mes 2 078 bouteilles, je perds 50 000 euros, c'est énorme, je mets en danger mon exploitation et tout le personnel", raconte le viticulteur.

91 000 vignerons, négociants, restaurateurs et consommateurs ont signé la pétition qui circule sur internet pour défendre le vin et les méthodes de vinification de Sébastien David.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.