Régime sans gluten : une exposition plus forte à l'arsenic et au mercure
Des chercheurs américains ont montré dans une étude publiée le 3 février 2017 dans la revue Epidemiology que le choix du "sans gluten" présentait des expositions plus fortes à l'arsenic et au mercure qu'une alimentation classique.
Depuis quelques années, le "no-glu" est à la mode. Des célébrités comme Lady Gaga ou encore Gwyneth Paltrow se sont converties à ce régime. Mais avant d’être tendance, ce régime est une obligation pour ceux qui présentent une intolérance au gluten, une protéine contenue naturellement dans le blé, le seigle ou l'orge. Environ 1% de la population européene souffre de cette intolérance aussi connue sous le nom de maladie coeliaque. Chez ces personnes, le gluten détruit la paroi intestinale, empêche la bonne absorbtion des nutriments et provoque une réponse violente du système immunitaire (maux de ventre, malaises, vomissements, etc.).
Des métaux lourds dans le riz
Les adeptes du régime sans gluten choisissent souvent de substituer le riz au blé. Or, le riz est connu pour avoir la capacité d’absorber des substances toxiques comme l’arsenic ou le mercure présents dans les engrais, les sols et l’eau.
L’étude de Maria Argos, professeur d’épidémiologie à l’école de santé publique de l’université de l’Illinois (États-Unis) démontre que ces mêmes métaux sont retrouvés en plus fortes quantités chez les consommateurs d'aliments sans gluten que les autres. Sur plus de 7 400 participants, 73 étaient des adeptes du régime sans gluten. Chez ces personnes, les chercheurs ont retrouvé deux fois plus d'arsenic dans leurs urines que chez les autres et 70% de fois plus de mercure dans le sang.
Des doses qui restent à évaluer
Les doses d’arsenic et de mercure de cette étude doivent toutefois être évaluées avant de pouvoir conclure à leur toxicité. Notons que ces métaux lourds ne sont pas retrouvés uniquement chez les consommateurs de régime sans gluten. En effet, en septembre 2016, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) avait analysé l’alimentation des enfants de moins de 3 ans : seize substances chimiques nécessitaient une réduction de l’exposition, dont neuf de manière prioritaire. Parmi ces dernières, des métaux lourds tels que l’arsenic ou des polluants organiques persistants tels que PCB, par exemple). Après l’âge de six mois, l’Agence "rappelle la recommandation générale de diversité du régime alimentaire et des sources d’approvisionnement" afin de limiter l’exposition aux métaux lourds.
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