Info franceinfo Alimentation : il manque 65 euros aux neuf millions de Français les plus précaires pour se nourrir correctement, d'après l'association Familles rurales

D'après l'association Familles rurales, il manque 65 euros aux neuf millions de Français les plus précaires pour qu'ils parviennent à se nourrir correctement d'après le Plan national nutrition santé (PNNS) qui recommande notamment de manger cinq fruits et légumes par jour. C'est le constat fait par l'association qui publie mercredi 22 février pour la 16e année consécutive, son Observatoire des prix de grande consommation, que franceinfo a pu consulter.

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Cette somme est donc ce qu'il "suffirait" d'ajouter au budget mensuel des familles vivant au niveau du seuil de pauvreté pour respecter le PNNS, d'après Familles rurales, ce qui représente au total 7,2 milliards d'euros chaque année. Une somme que l'association compare aux 20 milliards d'euros dépensés à "soigner des pathologies, induites par une mauvaise alimentation, que l'on pourrait éviter".

De 477 à 1 179 euros pour un panier "varié"

L'enquête dresse d'abord un état des lieux de la situation actuelle. Elle rapporte qu'à cause de l'inflation les produits alimentaires ont augmenté de 12%, selon l'Insee, entre octobre 2021 et octobre 2022. Cette hausse est plus contenue en ce qui concerne les produits sains pour la santé (+ 8,3%) et + 3,8% pour les légumineuses.

Si une famille de quatre personnes (deux adultes, deux enfants) souhaite s'alimenter en suivant les recommandations du PNNS, elle doit débourser entre 477 euros et 1 179 euros tous les mois en moyenne pour un panier "varié". Ce prix 477 euros concerne un panier où les produits sont moins variés. La somme à débourser atteint les 734 euros pour un panier contenant des produits premiers prix. Elle monte à 814 euros pour les marques nationales, et 1 179 euros pour le bio.

Pour appuyer son enquête, Familles rurales adresse également une lettre ouverte, datée du 17 février, au ministre de la Santé et de la Prévention sur l'urgence de déployer un plan "manger mieux, manger sain". L'association fait le constat suivant : "Si depuis 2001, soit plus de 20 ans, les consommateurs entendent, lisent, voient ce slogan partout [celui disant de manger cinq fruits et légumes par jour], le constat est qu’ils ne l’ont pas intégré dans leurs pratiques alimentaires." L'association s'appuie sur la dernière étude sur le sujet menée par le Credoc (en 2019) qui révèle que seuls 32% des adultes et 10% des enfants respectent cette recommandation. Aucune catégorie socio-professionnelle n’est exemplaire.

Plusieurs mesures essentielles

En plus de l'allocation de 65 euros mensuels pour les ménages modestes, l'association Familles rurales propose, entre autres, d'impliquer davantage les professionnels de santé pour qu'ils accompagnent les parents dans leur rôle éducatif concernant l'alimentation, ou bien encore d'interdire les publicités à destination des enfants faisant la promotion de produits trop gras, trop sucrés et trop salés.

L'enquête a été réalisée sur quatre périodes (février, avril, juin et octobre) dans 134 magasins par une équipe de 98 "veilleurs consommation" sur 37 départements. Ces derniers se sont rendus dans quatre surfaces de ventes (hypermarchés, supermarchés, enseignes à dominante marques propres et magasins spécialisés bio). Ils ont relevé le prix de trois gammes de produits (marques nationales, premiers prix les plus bas et bio). Les relevés ont porté sur 85 produits de consommation courante répartis en fonction des 12 groupes d'aliments référencés au sein du Plan national nutrition santé.