Gaspillage alimentaire : quelles sont les vraies dates de péremption des produits que vous consommez ?
Sept millions de tonnes de nourriture sont jetées ou gâchées chaque année en France. Dans ce gaspillage, les dates de péremption ont certainement leur rôle à jouer.
Le gaspillage alimentaire est l’ennemi numéro 1 de Ségolène Royal. La ministre de l’Ecologie a décidé de "mettre la pression" sur la grande distribution pour réduire les 20 kg de nourriture gaspillés chaque année par habitant, selon le rapport de Guillaume Garot (PDF) qui a travaillé sur cette question. Mais si les Français jettent, en moyenne, 7 kg de nourriture emballée sur la totalité de leurs déchets alimentaires, n’est-ce pas la faute aussi aux dates limites de consommations (DLC) apposées sur les étiquettes des aliments ? Ségolène Royal a souligné que certaines dates, par excès de zèle, poussent les consommateurs à jeter des aliments encore comestibles pendant plusieurs semaines.
Il faut distinguer deux types de produits : ceux comportant une DLC et ceux marqués d'une date de durabilité minimale (DDM). Les premiers, dont l'étiquette porte la mention "A consommer jusqu’au…", ne peuvent être commercialisés au-delà de la date indiquée, car leur consommation "présente un danger immédiat pour la santé humaine" une fois périmés. Sur les deuxièmes, on lit plutôt "A consommer de préférence avant le…". Cette DDM fait office de simple recommandation, mais si les produits sont restés fermés et conservés dans les conditions indiquées, ils peuvent être consommés au-delà de cette date.
Francetv info vous aide à faire le tri entre les aliments que vous vous pouvez garder... et les autres.
Viandes, œufs, yaourts : les produits dont la DLC doit être respectée
Les aliments concernés par la DLC sont les produits dits "fragiles". Les viandes fraîches, le poulet, le poisson, la charcuterie, les pâtisseries, les repas réfrigérés, les salades, les jus de fruits frais pressés, les œufs, les desserts lactés ou encore les fruits et légumes coupés ne sont ainsi plus consommables une fois leur date de péremption dépassée selon l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire belge (PDF). D'autre part, pour ces produits, la chaîne du froid doit être respectée et la congélation d’un produit dont la DLC est proche, atteinte ou dépassée est proscrite.
Les yaourts sont un cas un peu à part. Ils comportent aussi une DLC, mais on peut encore les consommer jusqu’à deux semaines après la date indiquée s’ils restent au frais. Quant aux fruits et légumes frais, la durée de consommation est laissée à l’appréciation du consommateur. Pour qu’il soit encore mangeable, l’aliment ne doit pas voir sa couleur, son aspect et son odeur altérés. En cas de doute, mieux vaut jeter les aliments.
Pain, gâteaux, terrines : consommables jusqu'à la date de durabilité minimale
D'autres produits comportent simplement une DDM, mais il reste préférable de les consommer avant cette date. Pour le pain et le pain précuit (le pain frais peut être congelé et consommé de préférence dans les deux ou trois semaines), les fromages à pâte molle (comme le camembert), les gâteaux et biscuits fourrés ainsi que les semi-conserves (pâtés, terrines, harengs, moules), il est ainsi recommandé de respecter la date de durabilité minimale car, au-delà, ses qualités nutritives et gustatives ne sont plus garanties.
Friandises, biscuits, sauces : consommables jusqu’à deux mois après la DDM
Les biscuits secs, le muesli et autres céréales de petit-déjeuner, le beurre de cacahuète, les pâtes à tartiner, les chips, les biscuits salés et cacahuètes, les huiles et graisses à frire, les poudres instantanées riches en graisses (poudres chocolatées, soupes instantanées), les friandises avec fourrage, le chocolat et la réglisse, les sauces (pour les frites, la mayonnaise et le ketchup) et la margarine sont encore bons lorsque la DDM est dépassée de deux mois. C’est aussi le cas de certains produits laitiers comme le beurre, le fromage à pâte dure (l’emmental et le comté) ou les laits stérilisés en bouteilles. En revanche, ce n'est pas le cas des yaourts.
Pâtes, riz, jus de fruits, conserves : jusqu’à un an après la DDM
Tous les produits alimentaires conditionnés doivent porter un délai de consommation. Mais moins elle est précise, plus la durée de conservation est longue. Si l’emballage ne mentionne qu’un mois et une année, la date est alors indicative. On peut donc conserver très longtemps les pâtes sèches, le sel, le sucre, la farine, le couscous, la semoule, le riz, le café, le thé, les poudres instantanées pauvres en graisses, l'eau, le lait UHT, les jus de fruits (hors jus frais), les conserves (dans des boîtes en métal et des bocaux de verre), le sirop, le miel, les bonbons durs et les produits surgelés. Néanmoins, depuis plus d'un an, la France semble prendre le chemin de la suppression des dates de péremption sur certains produits. Alors, toutes ces prescriptions officielles restent, avant tout, soumises à l'appréciation de chaque consommateur.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.