Victimes de l'amiante : à quand une responsabilité pénale ?
L'amiante, qui tue actuellement 3.000 personnes par an, a causé la mort de 40.500 personnes en France depuis décembre 2004, selon les estimations de l'Association régionale de défense des victimes de l'amiante (Ardeva).
Me Éric Dupond-Moretti a ainsi annoncé le 18 mars, à l'occasion de l’assemblée générale de l’Ardeva Nord Pas-de-Calais, à Dunkerque, vouloir rouvrir le dossier des victimes de l'amiante sur un plan pénal. "Vous avez constitué des dossiers par centaines depuis des années, les preuves sont là", a lancé l'avocat, avant d'ajouter avoir "mis en place une organisation pour remettre ce dossier à flot sur le plan judiciaire" et "demandé une audience auprès de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris pour rouvrir une instruction".
Me Dupond-Moretti est ainsi en charge de deux dossiers emblématiques pour les victimes de l'amiante : les chantiers navals de Dunkerque et le campus de Jussieu.
"Les responsables connaissaient les dangers de l'amiante"
"Tous les responsables doivent être jugés, tous ceux qui en connaissance de cause ont laissé faire", a abondé le président de l'Ardeva, Pierre Pluta. "Ils savaient que leur décision et celles qu'ils n'ont pas prises allaient tuer des dizaines de milliers de personnes." Selon lui, ces responsables sont les industriels, médecins, hauts fonctionnaires et syndicalistes qui ont siégé au comité permanent amiante et qui n'ont rien fait pour interdire l'utilisation de ce minéral avant 1997, alors qu'ils en connaissaient les dangers, rapportait La voix du Nord en janvier.
A l'heure actuelle, les victimes de l'amiante peuvent faire une réclamation auprès du Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante (Fiva).
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