Amiante : vers un abandon des poursuites ?
La justice française pourrait bien décider l'arrêt des investigations dans le cadre du scandale de l'amiante, à laquelle les plaignants ont été exposés. La faute à l'imprécision des dates auxquelles les maladies causées par l'amiante ont été contractées.
Le dossier de la société Eternit, longtemps premier producteur d'amiante-ciment, celui de l'usine de Condé-sur-Noireau ou celui de la faculté Jussieu à Paris vont-ils être refermés par la justice ? Tout commence il y a 21 ans, lorsque des anciens salariés de la société Eternit déposent plainte contre leur employeur. Tous ont travaillé au contact de l'amiante sans aucune protection sanitaire. À la suite de cela, des maladies pulmonaires et des cancers ont été diagnostiqués chez les employés.
"Pas possible de déterminer la date exacte" de la maladie
Aujourd'hui, les magistrats sont dans l'incapacité de pointer les responsabilités pénales. Impossible, disent-ils, de déterminer avec certitude quand les victimes ont été intoxiquées. Un argument que ces dernières n'acceptent pas. "On considère que cette décision est incompréhensible. On savait qui dirigeait l'entreprise à cette époque-là, qui était à tel poste... Il n'y a rien de plus facile", peste François Desriaux, de l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante. "C'est de toute façon dans le dossier d'instruction".
En revanche, côté défense, on se réfugie derrière les rapports d'expertise. "Les experts déclarent très clairement qu'ils ne sont pas capables et qu'il n'est pas possible de déterminer quelle est la date exacte à laquelle la maladie a été contractée", affirme Me Jean-Yves Dupeux, avocat de la défense. Dans les semaines qui viennent, les juges pourraient décider de refermer les nombreux dossiers par un non-lieu. Les victimes ont d'ores et déjà fait savoir qu'elles feront appel de cette décision.
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