Amiante : la demande d'arrêt des investigations est "ahurissante et scandaleuse"
Le vice-président de l’ANDEVA, François Desriaux, dénonce la demande d'arrêt des investigations dans le scandale de l'amiante. "C'est une décision que nous condamnons" a t-il précisé à franceinfo.
La justice s'oriente vers un non-lieu dans plusieurs affaires emblématiques ouvertes dans le scandale de l'amiante. Le parquet de Paris requiert la fin des investigations dans une quinzaine de dossiers.
Le parquet considère qu'il est impossible de déterminer avec certitude à quelle date les victimes ont été intoxiquées. Pour François Desriaux, le vice-président de l’ANDEVA (Association nationale de défense des victimes de l'amiante), cette décision est "proprement scandaleuse".
"Une utilisation totalement détournée"
"On ne comprend absolument pas", s'indigne François Desriaux au micro de franceinfo. "C'est une décision que nous condamnons et que nous contestons. Les magistrats s'appuient sur un rapport commandé par trois experts (qui sont de bonne réputation et qui ont rendu un excellent travail), et ils en font une utilisation totalement détournée. Ils n'ont pas lu toutes les pages, sinon ce n'est pas possible de rendre cette décision."
Dans ce rapport, "ils expliquent que la période d'intoxication se confond avec la periode d'exposition. Donc c'est très facile à dater," poursuit le vice-président de l'ANDEVA. "Nous savons précisément quand les ouvriers (...) ont été exposés pour la première fois. Tout ça, c'est dans le dossier. Alors quand on vient nous dire qu'on ne peut pas dater (...), c'est absolument ahurissant ! Mettre 21 ans [date des premiers dépôts de plainte] pour découvrir ça, c'est proprement scandaleux !" ajoute François Desriaux.
"Une énorme erreur d'interprétation et d'analyse"
François Desriaux estime que "le parquet, comme les magistrats instructeurs, commettent une énorme erreur d'interprétation et d'analyse d'un texte pourtant pas si compliqué". Il ajoute que l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante fera appel.
"Je crois que cette décision est le signe d'un dysfonctionnement de la justice. Elle doit aussi interpeller le pouvoir politique. Il y a un problème de volonté et on le dénonce depuis longtemps. Si jamais cette décision devait être confirmée (...), ce serait un permis d'empoisonner général (...) et d'intoxiquer tout le monde en toute impunité. Mais dans quel monde vivons-nous ?"
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