Décès de Maxime Walter à l'hôpital : 15 mois avec sursis pour le chirurgien
15 mois de prison avec sursis pour "homicide involontaire par imprudence ou négligence". En appel, la cour de Colmar a alourdi de trois mois la condamnation initiale du Dr Raphaël Moog, a-t-on appris auprès de l'avocat de la famille Walter.
Maxime Walter, 15 ans, était mort à l'hôpital de Strasbourg après une chute à VTT. Souffrant d'une importante hémorragie interne, il avait été abondamment transfusé, mais son état empirait d'heure en heure. Le Dr Moog lui avait finalement enlevé la rate, près de 24 heures après l'accident, après avoir trop longtemps hésité à le faire.
Les conclusions des experts médicaux cités lors du premier procès avaient été accablantes pour le chirurgien, soulignant que "le Dr Moog [avait] commis une faute qui a été directement responsable du décès du jeune MW. La non-réalisation de [l’ablation de la rate] a entrainé de façon directe et constante l’évolution fatale du jeune [Maxime]". En d'autres termes, en s'entêtant et en refusant d'opérer Maxime malgré tous les résultats d’examens, le Dr Moog aurait privé l’adolescent de toute chance de survie.
Pas d'interdiction d'exercer la médecine
En appel, la cour a confirmé "des manquements caractérisés [qui ont] exposé le patient à un risque d'une particulière gravité qu'il ne pouvait ignorer au regard de son expérience et de ses compétences, privant le jeune homme de toute chance de survie", selon le compte-rendu fait à la presse par Me Jean-Christophe Coubris, avocat la famille Walter.
Le Dr Moog pourra toutefois continuer d'exercer. Les juges ont souligné qu'il avait, depuis 2008, réalisé des centaines d'opérations et "qu'aucun accident grave [n'avait] été révélé à son encontre" à ce jour, a précisé Me Coubris. L’avocat s’est dit "déçu" par cette décision, car la famille de Maxime Walter souhaitait obtenir une interdiction d'exercer contre le chirurgien pour "adresser un message symbolique au corps médical".
Interrogé par l'AFP, le père de Maxime, Thierry Walter, a déclaré envisager un "ultime recours" devant l'Ordre national des médecins.
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