En 60 ans d'existence et malgré le scandale du Mediator, les laboratoires Servier n'avaient jamais connu de mouvement de grève. Mais après l'annonce du plan de licenciement, les salariés ont décidé de se mobiliser. Fabrice a appris son renvoi par "un mail envoyé par la direction. (...) Sur 688 personnes, 610 étaient licenciées", raconte ce visiteur médical qui travaille dans l'entreprise depuis 13 ans. Le plan concerne essentiellement des visiteurs médicaux et majoritairement des femmes, dont l'épouse de Fabrice."Une trahison"Avant la mort de Jacques Servier, il n'y avait jamais eu de syndicats dans l'entreprise. Ce mardi 2 février, ils étaient 300 employés devant le siège de Servier à Suresnes (Hauts-de-Seine) pour leur première mobilisation. "Maintenant, c'est la finance qui gouverne", estime Marie-Pierre Juyoux, déléguée CFDT. Avec 90 milliards d'euros de chiffre d'affaires réalisé essentiellement à l'étranger, le groupe estime qu'il doit licencier pour faire face à la concurrence.