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Election américaine : dix jours après, et même si Joe Biden est vainqueur, les Etats comptent encore leurs bulletins

Joe Biden est depuis samedi dernier le président élu, même si Donald Trump refuse pour l’instant de reconnaître sa défaite et tente des recours. Et pendant ce temps-là, le comptage se poursuit.

Article rédigé par Grégory Philipps
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Comptage des bulletins de vote à Lawrenceville (Géorgie) des élections américaines, le 7 novembre 2020. (ELIJAH NOUVELAGE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA VIA AFP)

Dix jours après l'élection présidentielle américaine, on n’a pas encore les résultats définitifs. Ils ne changeront pas l’issue de cette présidentielle : Joe Biden deviendra bien le 20 janvier prochain le 46e président des États-Unis parce qu’il a obtenu au minimum 290 grands électeurs en comptant l’Arizona (c’était 279 sans compter cet Etat qui lui a été attribué jeudi 12 novembre), et 306 si on lui attribue la Géorgie. Donc quoi qu’il arrive, la barre des 270 grands électeurs nécessaire pour être élu président a été franchie par le candidat démocrate. Et ça, ça ne fait plus aucun doute, même si on continue à compter les bulletins dans presque tous les Etats.

>> Comment franceinfo comptabilise les résultats de l'élection américaine

Et on dépouille toujours, notamment dans les Etats clés. En Arizona, où Biden a été déclaré vainqueur par les médias américains, il reste encore 2% des bulletins à comptabiliser. En Pennsylvanie, Donald Trump ne peut plus mathématiquement rattraper le candidat démocrate. En Géorgie, on a commencé à recompter la voix en raison de la faible avance dont dispose Joe Biden sur Donald Trump.

Des bulletins de plusieurs pages

Comment expliquer que dix jours après, on en soit encore là ? D’abord, parce qu’on a connu une participation record : 153 millions de votants, c’est du jamais vu. Ensuite parce que ces bulletins sont longs à dépouiller. Dans certains Etats, il y a plusieurs pages, pour la présidentielle mais aussi pour élire les sénateurs et les représentants, sans compter des élections locales, le sheriff de votre comté, des referendums locaux... Dépouiller tout cela prend un peu de temps. Enfin, il y a eu des dizaines de millions de bulletins envoyés par correspondance, et dans certains Etats, on n’avait pas le droit de les ouvrir avant le 3 novembre, jour de l’élection. Ce jour-là, y a eu un énorme embouteillage.

Enfin, en Caroline du Nord, par exemple, on acceptait les bulletins par correspondance ou ceux des militaires déployés à l’étranger jusqu’au 12 novembre, pour peu que les bulletins aient été postés avant le 3 novembre. Dans l’Etat de Géorgie, avec un écart d'environ 14 000 voix, le recomptage est automatique, et il se fait à la main. Et ça aussi, évidemment, ça va demander quelques jours.

Il y a aussi les recours déposés par l’équipe Trump, mais qui sont systématiquement rejetés par les tribunaux locaux. La Géorgie a jusqu'au 20 novembre pour publier ses résultats définitifs, la Pennsylvanie jusqu’au 23, l’Arizona jusqu’au 30... Et dans les 50 Etats américains, il n’y aura plus de recours possible après le 8 décembre. Enfin, le 14 décembre, normalement, tout doit être gelé car c’est le jour où les grands électeurs votent formellement pour l’un ou l’autre des candidats. Et doivent désigner Joe Biden comme étant le futur 46e président des États-Unis.

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