Le scénariste de la BD "Les vieux fourneaux" refuse la médaille des Arts et des Lettres pour raisons politiques
Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, l'auteur de BD Wilfrid Lupano refuse la médaille de chevalier des Arts et des Lettres.
Agacé par la politique du gouvernement, Wilfrid Lupano refuse d'être élevé au rang de chevalier des Arts et des lettres. Les breloques de la République sont-elles réservées à l'ancien monde ?
Wilfrid Lupano – ce n'est pas le pseudo d’un joueur de poker sur internet – est scénariste, auteur de la BD Les vieux fourneaux, une série de trois septuagénaires un peu anars qui règlent leurs comptes avec la société, qui s’est vendue à plus d’un million d’exemplaires et qui a inspiré un film récent avec Eddy Mitchell et Pierre Richard.
Dans une lettre adressée à Franck Riester, l’auteur de BD explique qu’il refuse cette distinction par opposition au gouvernement actuel, par soutien aux manifestants blessés lors des rassemblements de "gilets jaunes", par désaccord avec la politique envers les migrants, un gouvernement précise-t-il dont il souhaite "la disgrâce". Si vous voulez une analyse politique pertinente , il y a de grandes chances pour que Wilfrid Lupano ne soit pas choisi pour faire le Père Noël à l’Elysée le 24 décembre prochain.
Le plus symbolique, c’est la Légion d’honneur
Ils seraient trois mille chaque année à accepter la Légion d'honneur, un peu moins d’une dizaine à la refuser. Des noms célèbres comme Sartre, Camus ou Brigitte Bardot, à chacun son penseur. Les refus sont motivés par des raisons diverses, souvent politiques comme par exemple Sophie Marceau refusant en 2016 que son nom côtoie celui du prince saoudien Mohammed Ben Nayef Al Saoud, représentant d’un régime qui a exécuté 154 personnes en 2015. Certains aussi avaient un peu de mal à passer après Stone et Charden, décorés en 2012, on peut comprendre. On considère qu’il y a toujours du panache à refuser une décoration, ça montre le côté inféodé, libre comme Sartre, Camus ou Bardot, chacun choisira son auteur préféré. Le hochet que l’on refuse sous un Président, on l’accepte sous un autre, une décoration à indignation variable. À propos de la Légion d’honneur, Jacques Prévert écrivait : "C’est très bien de la refuser, mais encore faudrait-il ne pas l’avoir méritée." Ou alors bien choisir sa distinction officielle, Catherine Deneuve n’en a accepté qu’une : le Mérite agricole, pas pour elle, pour ses fleurs. Comme une actrice, elles prennent bien la lumière.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.