Vous en parlerez aujourd'hui. Le cofondateur de Wikipédia lance une grève mondiale contre les réseaux sociaux
De plus en plus de figures du web dénoncent l'emprise des réseaux sociaux sur nos vies. Le cofondateur de Wikipédia, Larry Sanger, annonce une grève générale contre Facebook et Twitter, plus symbolique qu'autre chose.
Ce genre d’annonce peut provoquer des crises chez certains, un manque chez d'autres, alors si vous voyez quelqu’un en PLS aujourd’hui, c’est normal, car c’est jour de grève sur les réseaux sociaux. Pour l’instant, on ne peut pas dire que l’on se bouscule sur la barricade, mais il n’est que 8h25 chez nous. Certes, il est près de 15h25 en Asie mais cela va arriver, on attend encore les chiffres du ministère de l’intérieur
En réalité, la véritable question concerne les Etats-Unis, en ce jour de fête nationale. On se demande combien ils seront à boycotter Twitter, Facebook et autre Instagram. Telle est l’idée de Larry Sanger, 50 ans, et très connu dans le milieu du web puisque c’est le cofondateur de Wikipédia.
Contrôler nos données
Le 29 juin dernier, Sanger, qui se verrait bien en George Washington de la Matrice, a lancé une déclaration d'indépendance numérique sur son blog. Il ne s’agit pas de faire sécession face à un Etat mais face aux géants du numérique qui dirigent totalement nos vies. Il milite pour la liberté d’expression totale. Cela irait donc à l’encontre de tous les principes de précaution que les Etats mettent actuellement en place contre les dérives des réseaux sociaux. Sanger souhaite également, et surtout, reprendre totalement le contrôle des données.
Il est vrai qu’une fois rentrés, notre nom, notre adresse mail, nos données sont stockés dans des data centers auxquels personne n'a accès. Ensuite, on ne sait pas trop ce qu'il advient de nos données mais comme c’est sympa de s’envoyer des photos de pandas sur Facebook, on pense qu'ils ne peuvent que nous vouloir du bien. D’ailleurs, il paraît qu'une peluche Cambridge analytica va bientôt voir le jour.
#socialmediastrike
Il y a un mot important dans le hastag "socialmedia strike", c’est "strike", qui signifie grève en français et non boycott, plus coutumier dans le numérique, puisqu'en étant inscrit sur les réseaux sociaux, on produit gratuitement une matière monétisée par ces géant du web. En bref, « cours camarade, le hastag est derrière toi ». C’est ce qu’on appelle prendre un risque fou mais, il n’y a aucune chance pour que ce mouvement social change quoi que ce soit.
En effet, Facebook, par exemple, compte près de deux milliards d’utilisateurs. Alors même si 100 000 ne se connectent pas pendant deux jours, pas sûr qu’on s’en aperçoive. Mais une tendance se dessine de la part de pionniers du web participatif. En début d’année, c’est un ancien de Facebook qui dénonçait les méthodes de Mark Zuckerberg, là c’est Larry Sanger qui appelle à la création de réseaux sociaux plus autonomes. Une nouvelle réflexion qui pèsera à l’avenir.
Pourtant, pour avertir de cette grève, le message est passé par les réseaux sociaux. Ainsi, c’est un peu comme si vous buviez du coca pour protester contre la trop grande présence de sucre. La route est donc encore longue.
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