Vous en parlerez aujourd'hui. Glyphosate, interdiction du Roundup Pro 360, Monsato s'active à Bruxelles
Tous les jours de la semaine, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, l'interdiction d'utiliser du Roundup Pro 360.
Le tribunal administratif de Lyon a annulé l'autorisation du Roundup Pro 360, mardi 15 février, un désherbant contenant du glyphosate, utilisé sur les cultures légumières, fruitières et la vigne. Une victoire pour les défenseurs de l'environnement. Au même moment, des députés européens dénonçaient un rapport sur le prolongement de la vente du glyphosate plagié sur un rapport de Monsanto.
Si vous êtes agriculteur et qu’en vous réveillant vous vous êtes dit : "Tiens, j’irais bien m’acheter un peu de Roundup ce matin", attention vous ne trouverez plus de Roundup 360. Non, pas de rupture de stock, mais une interdiction par le tribunal administratif. S'appuyant notamment sur les études du Centre international de recherche sur le cancer (Circ) sur le glyphosate, les juges ont estimé que le Roundup Pro 360 devait être considére comme "une substance dont le potentiel cancérogène pour l'être humain est supposé". Un jugement inédit dans ce domaine, qui contredit l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) qui, selon le tribunal, avait "commis une erreur d'appréciation au regard du principe de précaution" en autorisant ce Roundup, le 6 mars 2017.
"Cancer, c'est une maladie ?"
Si l’Anses, censée mesurer les risques des produits alimentaires et l’impact sur l’environnement, ne remarque pas les risques potentiels de cancer, c’est un peu embêtant, c’est comme si l’Anses s’était dit : "Cancer, c’est une maladie ? Pas un composant du Roundup ? On ne savait pas, désolé."
Pour le Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen) qui avait saisi la justice en mai 2017 pour réclamer le retrait total de ce désherbant, cette décision devrait maintenant s’appliquer à tous les Roundup et ne pas attendre l’interdiction de son principe actif, le glyphosate en 2021, comme s'y était engagé Emmanuel Macron. Du côté de Bayer, qui a racheté Monsanto et qui fabrique le Roundup, on se dit surpris. Et on comprend mieux pourquoi quand on regarde une publicité de 1996.
Bon, on n’a plus de nouvelle de Rex, mais ce n’est que du bon et Monsanto a toujours été sympa. Au moment où le tribunal administratif de Lyon actait cette interdiction, des députés européens expliquaient que le rapport d’évaluation du glyphosate, socle de la décision européenne prise fin 2017 de réautoriser le célèbre herbicide pour cinq ans, serait un vaste plagiat. Il aurait été recopié mot pour mot à 70% sur un rapport…de Monsanto. On s’embrouille toujours sur le clavier entre "contrôle C" et "contrôle V", et ça part... Tout ceci ne serait-il que de la pipe, comme dirait notre président ? La guerre du glyphosate fait toujours rage et devient une vraie question politique en Europe... Alors pour ou contre un glypho-xit ?
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