Une journée mondiale du serpent pour réhabiliter un mal-aimé
Tous les jours cet été, franceinfo et la Rédaction internationale de Radio France vous font découvrir une journée mondiale. Une cause, un animal, une pratique à travers le monde... Jeudi, c'est la journée du serpent. Un animal parfois invasif, parfois en danger.
L’origine de cette journée est un peu obscure, mais son objectif très clair : réhabiliter un mal-aimé. Le serpent est sans aucun doute le plus détesté des animaux. Son corps à sang froid, son déplacement reptilien, ses yeux sans paupières et son venin parfois mortel suscitent plus souvent de la répulsion que de l'empathie.
Plus de 3000 espèces de serpents
Couleuvres, vipères, pythons, crotales, boas, anacondas ou cobras : il existe plus de 3 000 espèces de serpents dans le monde. Il n’y a qu’un seul endroit où vous n’en trouverez pas, en Antarctique.Pourtant, les serpents sont en danger. L’agriculture et l’urbanisation détruisent leur habitat. Le trafic, plus ou moins légal, de certaines espèces participe à leur extinction. Mortes, elles finissent en sacs à main, portefeuilles ou chaussures de luxe. Vivantes, elles se retrouvent dans des vivariums particuliers. Aux États-Unis, plus de 9,5 millions de reptiles sont ainsi élevés comme animaux de compagnie.
En Floride, des chasseurs de serpents
Les conséquences de la domestication des serpents sont parfois catastrophiques. En Floride, des pythons birmans relâchés dans la nature par des propriétaires indélicats sont devenus en 20 ans une espèce invasive, sans prédateur, dévorant tout ou presque : oiseaux, ratons laveurs, lapins et même alligators. Pour limiter leur prolifération, dans le parc protégé des Everglades, l’État a donc embauché des chasseurs de serpents. Un peu de courage et de rapidité suffisent (la morsure des pythons n’est pas mortelle). Les récompenses s'élèvent à 50 dollars pour un animal d'1,20 m, 200 dollars pour l’éradication d’un nid entier.
#Everglades Burmese #Python tracking program is winning battles against invasive predator https://t.co/uoisKrgRcL
— Florida News Headlines (@FLNewsHeadlines) July 15, 2020
En Asie, c’est le goût des consommateurs pour les viandes exotiques qui menace les serpents. Dans le sud de la Chine, à Hong Kong, au Vietnam, on les apprécie frits avec de la citronnelle et des piments, marinés ou en soupe pour l’hiver. Leur chair blanche aurait une saveur proche de celle du poulet. Leur sang se boit, et le cœur de cobra, paré de vertus aphrodisiaques, se gobe cru avec un "shot" de vodka.
Cuisine de rue Chinoise - Serpent Géant soupe Guangdong Chine https://t.co/PYjyvIn1hi via @YouTube
— Menana Rachid (@RachidMenana) March 5, 2020
Les clients apprécient particulièrement de pouvoir choisir l’animal avant qu’il ne soit tué en cuisine. C'est un exercice exigeant pour les cuisiniers qui doivent le débarrasser de ses glandes venimeuses, capables de tuer un homme en quelques minutes. Chaque année, la Chine commercialise ainsi entre 7 et 9 000 tonnes de serpents. Mais l’apparition du Covid-19 l’an dernier sur un marché aux animaux de Wuhan a changé la donne : la Chine a temporairement interdit le commerce et la consommation d’espèces sauvages. Un répit pour les serpents.
Un serpent tout droit sorti de Harry Potter
L'herpétologie (la science des serpents) rencontre parfois la fiction ! L'an dernier, des scientifiques fans d’Harry Potter ont découvert en Inde, dans les régions himalayennes, une nouvelle espèce de vipère couleur vert pomme. Ils l’ont très officiellement baptisée Trimeresurus Salazar, en hommage à Salazar Serpentard, l’un des fondateurs de l’École des sorciers de Poudlard.
A newly discovered pit viper from Arunachal Pradesh got named after Salazar Slytherin, one of the founding fathers of Hogwarts school of wizarding world of Harry Potter; Trimeresurus Salazar aka Salazar’s pit viper. PC: (Zeeshan A Mirza /zse.pensoft.net) https://t.co/wULGVRrakU pic.twitter.com/s8bfgNd1HO
— Ramesh Pandey IFS (@rameshpandeyifs) April 29, 2020
Nagini, l’immense cobra qui ne quitte jamais Voldemort, est le reptile star de la saga. Les scientifiques ont mis son nom de côté : ils l'attribueront lorsqu'ils découvriront une nouvelle espèce de cobra.
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