Une femme en été. Audrey Bonnemaizon, chercheuse, maître de conférences
Elles ont été éprouvées, elles ont été en première ligne, elles sortent du confinement. Des femmes nous racontent leur été. Nathalie Bourrus les a rencontrées. Aujourd'hui, Audrey Bonnemaizon, chercheuse.
Elles ont été éprouvées, elles ont été en première ligne, elles sortent du confinement, et elles nous parlent de quoi ? De l’été. De LEUR été.
Nom : Bonnemaizon. Prénom : Audrey. Âge : 40 ans. Profession : chercheuse, maître de conférences à Paris Créteil. C’est l’été d’Audrey et il se résume en deux mots : Landes et liberté. Cette femme est une intello, une boîte à questions, parfois sans réponses. Elle a deux enfants, est séparée du père, vit dans Paris, chez les bobos, même si elle est plutôt bohème que bourgeoise. Comme son été… "Je suis dans les Landes, dit-elle, avec un léger sourire fatigué. À Léon, chez mon père que j’adore", précise la prof de fac.
Là-bas, j’aime me lever tôt. Je sors dans le jardin, la végétation est un peu folle, tout le monde dort encore, surtout les enfants. C’est MON moment. Je sors pieds nus, je marche sur l’herbe mouillée, tout doucement, cette sensation est merveilleuse, c’est une renaissance.
Audrey Bonnemaizon
Revivre, renaître, avec un seul objectif pour l’été : ne pas en avoir. "Je ne me fixe rien cet été, y compris avec les enfants quand je les ai. J’ai vraiment envie de me lever et de me coucher avec le soleil". Mais pourquoi tant de babacoolisme ? Où est passée Audrey, la parisienne ? "Parce que le confinement a été une marche forcée, un séquençage permanent, dit-elle, agacée. J’en ai souffert".
Souffert physiquement, elle en perd ses cheveux, ses globules ont chuté. Donc, cet été, elle est pieds nus dans un jardin, en baskets parfois, "avec un jogging pourri", dit-elle.
Ah non, aucun rêve de m’habiller bien, ou de vernis à ongles, je rêve de nature, de mer, je rêve d’eau...
Audrey, l’amour et l’eau fraîche…On dirait un film de Rohmer. "Ah oui, et les corps, j’ai envie de corps à corps". Aïe, aïe, aïe, l’été sera chaud. "Non, c’est pas ça !" Mouais... "Mais non, c’est surtout un besoin viscéral de retrouver ceux que j’aime, uniquement eux… Ceux que je peux chérir, embrasser, j’ai besoin de toucher les gens cet été".
Oui, c’est bien ce que je dis, un film avec Audrey Bonnemaizon qui s’intitulerait : Un été brûlant dans les Landes…Elle rit, car de ça aussi, elle en a très envie : rire… rire aux éclats, et pour trois fois rien. En fait, vous êtes une adolescente cet été ? "Mais oui, c’est exactement ça, une ado !", s’écrit-elle. Une ado, mère de deux enfants de 4 et 10 ans. On sent cette fraîcheur magnifique, d’une maman prof, qui sort de sa caverne de confinée. Une femme, qui n’a qu’un mot à la bouche : vivre sans soutif, matin, midi, soir...
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