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La diffusion d'un film entraîne des violences anti-américaines à Benghazi et au Caire

L'ambassadeur des Etats-Unis en Libye et trois fonctionnaires américains ont été tués lors de l'attaque la nuit dernière à Benghazi du consulat américain. Une flambée de violences en Libye et en Egypte, provoquée par un film réalisé par un israélo-américain jugé insultant en vers l'Islam. Et au Caire, 2 à 3.000 salafistes qui ont manifesté devant la représentation américaine.
Article rédigé par franceinfo
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Franceinfo (Franceinfo)

Abdou Hamoud, ambassadeur de Libye en France précise que le
film a aussi suscité des réactions violentes au Caire. La communauté musulmane
ne trouve pas acceptable cette attaque à l'encontre du prophète Mahomet.
Malheureusement, le consulat a été attaqué car il est le symbole des
Etats-Unis
. Les forces de sécurité n'ont pas pu contrôler la situation car il y
a : "un manque d'expériences, de moyens, on est entrain de former la
police, l'armée, on n'est pas encore prêts à être confronté à des situations
comme ça"
. La sécurité des occidentaux n'est pas remise en cause, c'est
la difficulté à gérer ce genre de manifestations.

L'ambassadeur libyen dit que les auteurs n'ont pas encore été identifiés et pense  "que des gens ont profité de
l'occasion pour déstabiliser la Libye", 
il ajoute : "on a perdu un ami aujourd'hui".

Les réactions sont
nombreuses. De Tripoli à Washington, en passant par Paris, tout le monde
condamne cet attentat. Les autorités libyennes ont présenté leurs excuses aux Etats-Unis dans l'après-midi.

Patrick Haimzadeh, ancien diplomate français en Libye,
interrogé par Mireille Lemaresquier craint une montée en puissance de la
violence venant de salafistes djihadistes. Ces mouvements radicaux, terrés
durant le règne de Mouammar Khadafi ont crée des katibas à sa chute. Près des
insurgés pendant le printemps Arabe, ils ont gardé leur idéologie. La menace
plane sur les occidentaux à Benghazi et Misrata. Des bruits circulent sur des
soutiens venus du Qatar et surtout d'Arabie Saoudite, sous couvert d'actions
caritatives. Les Autorités libyennes élues par le peuple ne sont pas en prise
avec les réalités du pays et n'ont pas les moyens de s'imposer face à ces
groupes armés bien équipés. Les embryons de service de sécurité et d'armée sont
eux-mêmes noyautés par ces milices.

Au Caire, le film a provoqué des violences soudaines. Hier encore très peu de monde l'avait vu. Les salafistes en avaient entendu parler. L'histoire leur a
été racontée, rapidement un cortège s'est formé. Et 3.000 personnes se sont
retrouvées devant l'ambassade des Etats-Unis. Aujourd'hui les images
qui ridiculisent le prophète (sa représentation est blasphématoire) sont
facilement accessibles par tous. Un cap a été franchi : le prophète est
présenté comme un chef de gang, un voyou ni plus ni moins. 

Vanessa Descoureaux, correspondante en Egypte explique qu'il n'y pas encore eu de réaction officielle de Mohamed Morsi, le président.
On attend l'allocution du premier ministre cet après-midi. Il sera notamment
interrogé sur le faible dispositif de sécurité qui entourait l'ambassade hier.
Les policiers étaient débordés et des renforts sont arrivés trop tard pour
éviter les images humiliantes pour les Etats-Unis : un drapeau noir sur la
façade de leur représentation diplomatique.

Pour les Frères musulmans, il faut évidemment donner des
garanties au meilleur allié (Etats-Unis) de l'Egypte et assurer une meilleure
sécurité autour de l'ambassade

Reste à savoir si cela ira jusqu'aux excuses comme en Libye
car sur le plan intérieur il faut évidemment condamner ce film. Le parti des Frères musulmans l'a fait longuement dans un communiqué, qui parle de crime
raciste, dont le but est de provoquer des violences entre chrétiens et
musulmans. Cela dit, dans ce communiqué, pas un mot sur le rassemblement,
aucune condamnation. Ils annoncent une grande marche pacifiste 

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