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Répression en Iran : le régime des Mollahs multiplie les exécutions

Ces pendaisons en série et la multiplicité des motifs invoqués confirment la brutalité de la répression mise en place, ces derniers mois, par le régime iranien.
Article rédigé par franceinfo, Bertrand Gallicher
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le procès du dissident irano-suédois Habib Farjollah Chaab, accusé d'avoir perpétré des "attentats à la bombe" pour un groupe séparatiste arabe, à Téhéran, le 18 janvier 2022. (MAJID AZAD / JAMEJAMONLINE)

Au moins 582 personnes auraient été exécutées en 2022 en Iran, selon les chiffres des ONG Human rights watch et Ensemble contre la peine de mort. Depuis le début de l’année, les pendaisons se succèdent à un rythme soutenu, officiellement pour des motifs religieux, criminels ou politiques. Une façon pour le régime des Mollahs de reprendre la main après le mouvement de révolte liée à la mort de Mahsa Amini en septembre 2022 

Deux hommes ont été pendus après avoir été soupçonnés de blasphème, sept autres ont été exécutés pour des accusations de trafic de drogue ou de viol, les pendaisons annoncées depuis lundi 8 mai par les autorités iraniennes illustrent le recours massif à la peine de mort dans la République islamique. Depuis le début de cette année, au moins 209 personnes ont déjà été exécutées, selon les chiffres des Nations unies. Samedi dernier, c’est un dissident politique irano-suédois Habib Chaab qui a été pendu, malgré les protestations de la Suède qui n’a rien pu faire pour le sauver. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme dénonce le nombre effroyablement élevé d’exécutions cette année en Iran. Une dizaine par semaine en moyenne. 

Le pouvoir iranien réprime brutalement 


Ces pendaisons en série et la multiplicité des motifs invoqués confirment la brutalité de la répression mise en place ces derniers mois par le régime des Mollahs. Les manifestations qui ont visé le pouvoir iranien après la mort de la jeune femme arrêtée par la police religieuse en septembre dernier ont été réprimées dans le sang.

Il est difficile de savoir combien d’exécutions sont liées à ce mouvement de révolte rapidement étouffé contre le pouvoir religieux. Seule certitude, la multiplication des pendaisons contribue au climat de peur permanent qui règne en Iran. C’est un message clairement dissuasif à l’adresse de ceux qui voudraient contester le régime. 

La communauté internationale s’offusque 

Les protestations de la communauté internationale se limitent à des déclarations, parfois assorties de mesures assez symboliques. Fin mars, l’Union européenne a sanctionné le Conseil suprême de la révolution culturelle, à l’origine de la police des mœurs. Bruxelles a exhorté les autorités iraniennes à mettre fin aux pendaisons de manifestants. L’ONU parle d’un bilan abominable en matière d’exécutions en Iran depuis le début de l’année. 

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