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Ralliements, clips vidéo, débats télévisés... La campagne de second tour démarre fort au Brésil entre Lula et Jair Bolsonaro

La campagne électorale est repartie à plein régime, après le premier tour de la présidentielle. L’ancien président de gauche, Lula, et le président sortant d’extrême droite, Jair Bolsonaro, ont un peu plus de trois semaines pour convaincre les indécis.  

Article rédigé par franceinfo
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Lula (à gauche) et Jair Bolsonaro, qualifiés pour le second tour de l'élection présidentielle au Brésil, le 3 Octobre 2022. (NELSON ALMEIDA / AFP)

Il faut d'abord faire un peu d’arithmétique. À l’issue du premier tour, cinq points séparent Lula, un peu de plus de 48% des voix, de Jair Bolsonaro, un peu plus de 43%. Cela représente six millions d’électeurs. Or les deux candidats arrivés 3e et 4e, Simone Tebet et Ciro Gomes, pèsent 7%, soit 8 millions d’électeurs. La priorité pour les finalistes, c’est donc de rallier ces huit millions de Brésiliens. Et à ce petit jeu, Lula part avec une longueur d’avance. Ciro Gomes, même s’il est personnellement fâché avec Lula dont il fut l’un des ministres, a déjà apporté son soutien au dirigeant de gauche. Du bout des lèvres mais tout de même. "C’est la seule solution", dit-il. Simone Tebet, étiquetée au centre droit, ne s’est pas encore prononcée. Mais à titre personnel, elle soutiendra sans doute aussi Lula, car elle est très engagée contre Jair Bolsonaro. Son parti, lui, est plus divisé. En face, le président sortant d’extrême droite, espère surtout, pour refaire son retard, convaincre les abstentionnistes du premier tour : 21% d’abstention dimanche 2 octobre. Et il fait donc parler ses fidèles : le juge Sergio Moro (l’homme qui avait envoyé Lula en prison pour corruption avant de voir la procédure annulée), les gouverneurs des États du Sud comme Claudio Castro à Rio. Tous ont déjà appelé à rallier Jair Bolsonaro contre "la menace Lula".  

Le soutien de Donald Trump à Jair Bolsonaro

La campagne redémarre aussi via de nombreuses vidéos sur les réseaux sociaux. L’équipe Bolsonaro met en exergue le soutien, en vidéo, de personnalités étrangères, comme l’ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ou comme l’ex président Donald Trump, qui s’est filmé dans son jet privé où il affirme: "Au peuple du Brésil, je dis : vous avez l’occasion de réélire un président fantastique, un homme fantastique, l’un des plus grands présidents au monde, Bolsonaro". Lula, de son côté, veut convaincre plus d’électeurs centristes, et surtout les croyants. Il s’est donc affiché mardi 4 octobre en vidéo avec des prêtres franciscains. Et il a publié une affiche à destination des évangéliques, un quart de l’électorat, en bonne partie acquis à Jair Bolsonaro. Lula y affirme "croire en Dieu et n’avoir jamais pactisé avec le Diable", une réponse devenue indispensable face aux accusations de l’extrême droite. Et Lula a également diffusé une très courte vidéo où on le voit, souriant, en mode combatif, comme pour rassurer ses partisans et lancer "On va travailler, maintenant, parce qu’on a une élection à gagner" !  

Cinq propositions de débats télévisés

Le mystère demeure en revanche sur l'organisation de débats télévisés d’ici au second tour le 30 octobre : les négociations sont ardues entre les deux camps et les différentes chaines. Il y a cinq propositions de débats. Le premier était initialement prévu dès dimanche prochain, le 9 octobre, sur la chaine Bandeirantes, mais il n’y a pas d’accord pour le moment. Il y a quatre autres propositions, notamment celle du groupe SBT CNN le samedi 22 octobre, et celle de la grande chaine brésilienne O Globo le vendredi 28, 48h avant le scrutin. Pas sûr que Lula, assez peu performant lors cet exercice avant le premier tour, accepte de faire plus de deux débats d’ici au 30 octobre.    

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