Présidentielle américaine : l'héritière Disney menace de bloquer ses dons au Parti démocrate si Joe Biden ne se retire pas

Lors du premier débat qui l'a opposé à Donald Trump fin juin, Joe Biden s'est montré très fatigué mais affirme vouloir poursuivre la campagne. Pourtant, une partie de son camp, comme l'héritière Disney, suggère qu'il laisse la place à Kamara Harris.
Article rédigé par Julie Pietri
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président des États-Unis Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris, avec leurs époux respectifs, depuis le balcon de la Maison Blanche, le jeudi 4 juillet 2024. (TIERNEY L. CROSS - POOL VIA CNP / CONSOLIDATED NEWS PHOTOS)

La petite fille de Walt Disney, et son héritière, a annoncé jeudi 4 juillet 2024 à la chaîne CNBC qu'elle pourrait suspendre ses dons au Parti démocrate jusqu'à ce que Joe Biden se retire de la campagne présidentielle. Abigail Disney, "cinéaste et philanthrope", explique que "ce n'est pas un manque de respect" mais "du réalisme". Elle admet que "Biden est un homme bon, qui a admirablement servi son pays" mais, selon elle, s'il ne démissionne pas, "les démocrates perdront".

Lors de sa prise de parole, Abigail Disney a suggéré une piste pour remplacer le président : sa vice-présidente, Kamala Harris. "Si les démocrates pouvaient trouver un moyen d'arrêter de tergiverser et se rallier à elle, nous pourrions gagner cette élection avec une large avance". Elle ajoute : "Ne nous leurrons pas sur la place du sexe et de la race", dans cette affaire.

Tous les donateurs ne sont pas sur cette ligne

Le Guardian, qui a publié un article très détaillé à ce sujet, explique qu'Abigail Disney a hérité de la fortune Disney et qu'elle est une donatrice importante depuis des années. Mais elle ne représente qu'une petite partie des donateurs, et tous ne sont pas sur cette ligne. Cependant, une petite musique s'installe, des doutes, qui d'abord exprimés discrètement, deviennent désormais parfois publics.

Ainsi, Damon Lindelof, un scénariste américain, créateur de Lost, conditionne aussi ses dons au retrait de Joe Biden. Ce choix, écrit-il, "c'est une souffrance à court terme, pour une guérison à long terme". Un autre exemple chiffré précisément. Gideon Stein, patron d'une fondation privée familiale met sur pause les 3,5 millions dollars qu'il comptait verser à des organisations en lien avec la course à la Maison Blanche. Le cofondateur de Netflix, l'un des plus gros donateurs du Parti démocrate demande également à Joe Biden de laisser sa place.

L'équipe présidentielle serre les rangs


Face à cette pression, les démocrates tiennent bon. Joe Biden dit en public : "Je suis à fond" dans la campagne. Son équipe assure qu'il n'y a pas de réflexion engagée sur le fait d'y mettre fin. Le mot d'ordre est donc de serrer les rangs. Ce soutien des donateurs est une clef, un indicateur précieux pour les démocrates. Joe Biden a assisté personnellement à plusieurs collectes de fonds depuis le débat face à Donald Trump. Son équipe de campagne a d'ailleurs affirmé que les dons ont augmenté pendant ce débat, et même après.

Pour expliquer son état lors du débat télévisé, Joe Biden a lancé devant des donateurs, que ce n'était pas "très malin" d'avoir "voyagé à travers le monde plusieurs fois, peu avant cette confrontation" et que cela l'avait amené à "presque s'endormir sur scène". Rien n'est donc encore décidé, et cette nuit, une interview, très attendue, de Joe Biden va être diffusée, sur la chaîne ABC.

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