Portugal : porté par un discours anti-système, l'extrême droite pourrait faire une percée aux élections législatives

Les Portugais votent dimanche pour les élections législatives. Derrière les partis socialistes et centre droit au coude-à-coude, l'extrême droite pourrait suivre la même trajectoire que d'autres partis d’extrême droite européens.
Article rédigé par Olivier Poujade
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
André Ventura, du parti portugais d'extrême droite portugais, avec Marine Le Pen, du RN, et Tino Chrupalla, porte-parole du parti allemand AfD, à Lisbonne le 24 novembre 2023. (JOSE SENA GOULAO / MAXPPP)

Avec son programme anti-corruption et anti-immigration, le parti Chega pourrait remporter de nombreux sièges aux élections législatives de dimanche 10 mars. Son nom en portugais signifie "Ça suffit". C'est donc sur le rejet, l'opposition à la politique traditionnelle, qui a connu un scandale en novembre dernier, que l'extrême droite du pays a fait son nid. Ce parti est incarné par le député André Ventura, qui s'appuie sur un discours qui gagne du terrain un peu partout sur la planète.

Ce discours anti-système, un peu fourre-tout, progresse dans toutes les démocraties occidentales. Pour le parti portugais Chega, la bascule s'est faite en 2020, avec l'adhésion au mouvement "Identité et démocratie", dans lequel on retrouve les Allemands de l'AfD, la Liga italienne, le RN français, les Autrichiens, les Danois, les Estoniens. Même si chacun pioche un peu dans la thématique la plus fertile pour mobiliser l'opinion dans son pays (avortement, climat, genre...). Ces dirigeants d'extrême droite parviennent toujours à se retrouver autour de ce principe de l'anti-système. Ils ont d'ailleurs pu partager leurs idées à l'occasion d'un dîner organisé à Lisbonne, en novembre 2023.

La communauté internationale des extrêmes droites

André Ventura, le leader de Chega partage aussi ouvertement les idées d'une des icônes de l'anti-système : Jair Bolsonaro. L'ancien président brésilien a récemment envoyé une vidéo de soutien au candidat de l'extrême droite portugaise. Comme Bolsonaro, élu au Brésil en 2018 notamment grâce à son discours anti-corruption dirigé contre Lula et son parti, André Ventura s'appuie sur le même ressort et la même cible : "Si Chega remporte les élections législatives, je vous garantis une chose, c'est que le président du Brésil Lula da Silva n'entrera pas au Portugal !, clame-t-il. Nous avons assez de corrompus ici pour ne pas en accueillir d'autres de l'étranger !"

Au cœur de ce mouvement international de la droite populiste, il manque l'élément principal, le leader qui articulerait toute cette communauté : Donald Trump. Si l'on en croit le sénateur américain Bernie Sanders : "Si Trump gagne, ce ne sera pas un désastre seulement pour les Américains, il soutiendra  les gouvernements et les mouvements d'extrême droite, alerte-t-il, c'est le sens de leur effort à l'international. La démocratie est prise d'assaut, pas seulement ici mais à travers l'Europe et ailleurs !" Donald Trump, dont s'est déjà largement inspiré le candidat André Ventura, pour remettre en cause la fiabilité du système électoral portugais.

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