L’offensive des rebelles contre la capitale centrafricaine inquiète l’ONU
Deux assauts ont été menés simultanément à quelques kilomètres du centre de la capitale Bangui. Cette nouvelle poussée de destabilisation de la Centrafrique fait enfin réagir la communauté internationale.
Pour la première fois, des rebelles centrafricains ont lancé mercredi 13 janvier des attaques contre la capitale Bangui, défendue par des Casques bleus et des militaires rwandais. Une offensive repoussée aux entrées de la ville, quelques jours après le survol du pays par des avions français et le jour où le Conseil de sécurité s'apprête à tenir une réunion à huis clos pour évoquer la présence de troupes étrangères en Centrafrique.
Deux assauts menés simultanément à quelques kilomètres du centre de la capitale et qui ont pu être repoussés, comme vient de le confirmer l'ONU. Il n'empêche. C'est la première fois que les rebelles (à l'offensive contre le président Touadéra fraîchement réélu) parviennent aux portes de la ville. Une preuve de leur dangerosité pour le régime, pourtant défendu par 12.000 Casques bleus de Mission des Nations Unies en Centrafrique auxquels s'ajoutent des centaines de militaires rwandais, des soldats centrafricains et 300 instructeurs militaires russes. Ces derniers appartiendraient à la société Wagner dirigée par un proche de Vladimir Poutine. Face à cette imposante coalition, les rebelles soutenus par l'ancien président François Bozizé sont quand même parvenus jusqu'aux faubourgs de Bangui, ce qui en dit long sur leur détermination.
la communauté internationale réagit enfin
À l'exception d'un pays comme la Russie qui joue son propre intérêt, seule la France semble se préoccuper de la gravité de la situation dans son ancienne colonie. Vendredi 8 janvier et à la demande du président centrafricain, deux avions de chasse français ont survolé le pays pour marquer la solidarité de la France avec la Centrafrique et condamner les tentatives de déstabilisation menées par des groupes armés. Un précédent survol par des avions français avait eu lieu le 23 décembre. C'est également à la demande de la France que se tient ce mercredi à New-York une réunion du Conseil de sécurité, prévue avant l'offensive du jour.
L'objectif de cette réunion est de clarifier les forces en présence sur le terrain, en particulier celle des troupes ou de mercenaires russes. Moscou apporte une aide militaire au régime centrafricain sans véritablement l'assumer, ce qui exaspère les Etats-Unis. Se pose également la question du soutien dont disposent les rebelles à l'étranger/ Cette réunion à huis-clos sera suivie en milieu de semaine prochaine d'une autre session, cette fois à la demande de la Centrafrique. Bangui réclame des hélicoptères de combat pour les Casques bleus et aussi une levée de l'embargo sur les armes, une mesure mise en place pour éviter que du matériel ne tombe entre les mains de la rébellion.
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