Le "rayon de la mort" : de la science-fiction à la réalité

Toute la semaine, "Un Monde d'avance" s'intéresse aux guerres et aux armes de demain. Jeudi 3 août : coup de projecteur sur le "rayon de la mort". Cher aux auteurs de science-fiction, ce type d'armement est aujourd'hui en passe d'être opérationnel.
Article rédigé par Eric Biegala
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Illustration d'un laser, arme à énergie dirigée, ciblant un drone. (CILAS / MINISTÈRE DE LA DÉFENSE)

On les appelle les "armes à énergie dirigée". Il peut s'agir de lasers, de canons à énergie pulsée, d'armes à micro-onde ou même de Taser géants. Développés depuis les années 60, ces armements sont aujourd'hui en passe d'être déployés sur le terrain. Aux États-Unis, différents projets sont déjà en cours d'expérimentation pour la Navy, l'Air Force ou encore l'armée de terre. Ils pourraient notamment être utilisés sur les bâtiments de la marine américaine.

De son côté, Israël a fait la démonstration d'un nouveau concept : "l'Iron Beam", une sorte de bouclier du type Iron Dome, mais essentiellement équipé d'armes laser. L'an dernier, l'Iron Beam a réussi à intercepter et détruire en vol non seulement quelques drones, mais aussi une roquette et même un obus de mortier. En France, la Marine nationale a quant à elle testé avec succès le système HELMA-P, installé sur une frégate en juin dernier, dans sa lutte anti-drones.

Principal intérêt de ces faisceau laser à haute énergie : ils ne sont ni audibles, ni visibles (contrairement à ce que montrent les films de science-fiction). Autre avantage : ils sont peu chers à mettre en œuvre. Israël estime par exemple à quelques dollars le coût d'un tir de son Iron Beam, contre plusieurs dizaines de milliers pour le tir d'un missile d'interception d'Iron Dome.

Laser contre drone 

Précises, n’ayant besoin d’aucune munition, très bon marché à l’emploi... Les armes à énergie dirigée pourraient faire figure d’armes d’avenir. Tout dépend des cibles qu'elles cherchent à "traiter". Les lasers, surtout, sont tributaires de la puissance électrique mise à leur disposition.

S’il faut 100 Kw pour brûler un drone en quelques secondes, il faut au moins un mégawatt pour intercepter et détruire, de la même manière, un missile de croisière. Et certainement beaucoup plus pour intercepter un vecteur hypersonique et son blindage, conçu pour résister aux très fortes chaleurs d'une course à haute vitesse. Les armes à énergie dirigée sont donc, dans un premier temps, plutôt destinées à la lutte anti-drone. Le HELMA-P français est d'ailleurs censé participer à la sécurisation des Jeux olympiques de 2024 sur cet aspect.

Limites et perspectives

Mais les lasers ne sont pas infaillibles dans la lutte anti-drone : les aérosols, les turbulences et les variations de densité de l'air autour du faisceau peuvent perturber ces tirs. Pour ce qui est des drones, il existe également la problématique de réagir à un vol d'attaque en essaim. Imaginez 200 drones, du type de ceux qu'on trouve dans le commerce, porteur chacun d'une grenade et qui attaquent de concert un navire. À raison de dix secondes d’exposition-laser pour chaque drone, il faudrait une bonne demi-heure au système HELMA-P pour en venir à bout.

Il existe tout de même une solution contre les drones en essaim : les armes à micro-onde qui, par rafale de micro-ondes de haute intensité, peuvent griller instantanément toute l'électronique embarquée d'un essaim de drones. Les États-Unis ont développé et testé - en condition réelle, affirment-ils - un prototype de cette arme en Afrique. Nom du système : "Mjölnir", du nom du marteau du dieu Thor, dans la mythologie nordique, il est vrai récemment remis au goût du jour par Hollywood.

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