Le plus grand rassemblement gay et lesbien au monde débute à New York
Tous les jours, dans "Un monde d’avance", un coup de projecteur sur une actualité à l’étranger restée sous les radars. Aujourd’hui, la World Pride new-yorkaise qui se prépare avec une ferveur particulière, 50 ans après les émeutes de Stonewall.
Quatre millions de personnes sont attendues à New York d'ici au dimanche 30 juin : des militants LGBT bien sûr, mais aussi des touristes, qui viennent assister à ce rassemblement haut en couleurs. Les hôtels et les locations d’appartement affichent des tarifs prohibitifs. Les drapeaux arc-en-ciel de la communauté gay sont arborés par de nombreux commerces.
Et les festivités ont démarré par un concert mercredi 26 juin au soir au Barclays Center de Brooklyn. L’actrice Whoopi Goldberg était la maîtresse de cérémonie, en la présence des chanteuses Cindy Lauper et Chaka Khan. Plus de 50 manifestations culturelles sont prévues : expositions, concerts (notamment Madonna et Grace Jones).
Et surtout, dimanche 30 juin, ce sera le défilé géant qui devrait rassembler au moins 150 000 personnes sur les 5e et 7e avenues de Manhattan, avec plus de 160 chars carnavalesques. L’affaire est devenue un business, elle est même sponsorisée par de très grandes entreprises comme L’Oréal, Danone, ou la Banque Morgan Stanley. Certaines associations gays, lesbiennes ou transgenres, estiment d’ailleurs que l’esprit de leur combat est dévoyé par ce défilé. Et elles organiseront donc, en même temps, un cortège parallèle.
50 ans après les émeutes de Stonewall
En tous cas, il y aura une émotion particulière dans ces défilés cette année parce que ce sont les 50 ans des émeutes de Stonewall. C’est un événement majeur dans l’histoire du combat des homosexuels pour la reconnaissance de leurs droits. Tout a démarré le 28 juin 1969, dans un bar de Greenwich Village à Manhattan, le Stonewall Inn. À 1 heure du matin, des policiers font irruption dans ce café très fréquenté par la communauté gay. Ça dégénère. Les homosexuels dénoncent le harcèlement et les persécutions dont ils sont l’objet.
Il s’en suit cinq jours d’émeutes, avec des centaines d’arrestations. C’est un tournant. La lutte des gays et des lesbiennes devient visible. Dix ans plus tard, en 1979, ils sont 100 000 à marcher vers Washington. Et leurs droits seront ensuite progressivement reconnus aux États-Unis. Demain, date anniversaire du début des émeutes, une cérémonie est prévue devant le Stonewall, où figurent des statues de couples gays.
Le discours homophobe libéré depuis Trump
L'émotion est particulière aussi parce que la communauté homosexuelle se sent agressée par l’administration Trump. Il ne s’agit pas d’une attaque en règle. Mais plutôt d’une série de petites remises en cause de leurs droits : limitation des toilettes réservées aux étudiants transgenre ou interdiction des visas pour les compagnons de diplomates étrangers homosexuels non mariés.
Plus largement, selon les associations, le discours homophobe s’est libéré depuis la victoire de Trump. Dans les États du Sud en particulier, les LGBT sont régulièrement pris à partie. Et après l’attentat dans un bar gay d’Orlando en Floride il y a trois ans, les mouvements homophobes se sont développés. Cette fusillade, qui avait fait 49 morts, était le fait d’un militant islamiste. Mais elle semble surtout avoir alimenté l’homophobie de l’extrême droite. Les mesures de sécurité seront donc très importantes pour le défilé du 30 juin.
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