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Covid-19 : le Kazakhstan lance sa campagne de vaccination avec son propre vaccin, le Qazvac

Cette ancienne république soviétique d'Asie centrale rejoint le cercle restreint des pays à avoir mis au point un vaccin. Et les autorités kazakhes lancent donc leur campagne de vaccination avec leur propre produit.  

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une femme passe un examen médical avant de recevoir une dose du vaccin russe Spoutnik V à Almaty, au Kazakhstan, le 17 avril 2021, avant l'arrivée du vaccin local Qazvac, distribué à partir du 26 avril. Photo d'illustration. (RUSLAN PRYANIKOV / AFP)

Le président kazakh Kassym Jomart Tokaiev l’a annoncé lui-même, dans ce qui se veut évidemment un acte d’indépendance et de fierté nationale. Dans ce vaste pays d’Asie centrale, grand comme quatre fois la France, mais qui compte seulement 20 millions d’habitants, le vaccin maison a été baptisé Qazvac. Et les 50 000 premières doses sont distribuées à partir de lundi 26 avril via le réseau des pharmacies du pays.

Le ministre de la Santé s’est fait injecter la première dose du vaccin devant les caméras de télévision. L’objectif du Kazakhstan est de produire 600 000 doses dès le mois de mai, peut-être grâce à un partenariat industriel avec la Turquie. Les autorités médicales kazakhes assurent que le taux d’efficacité est de 96% et que ce sérum peut se conserver facilement, entre 2 °C et 8 °C, un atout majeur. Mais le Qazvac n’est pas reconnu à ce stade par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) parce qu’il est encore en phase 3 d’essais cliniques.  

Une revendication d'indépendance

Cette annonce est plausible, mais c’est aussi de la communication. C’est plausible parce que le Kazakhstan est un pays riche, assis sur d’énormes réserves en hydrocarbures. Et il développe à vitesse accélérée ses capacités de recherche scientifique. Dans ce régime très autoritaire, la priorité, c'est l’efficacité. Les mesures contre la pandémie ont donc été drastiques. Résultat : le pays ne compte officiellement que 3 570 morts, ce qui est relativement peu rapporté à la population. Quand une décision est prise, ça va vite : par exemple un hôpital réservé aux patients atteints du virus vient d’être construit en deux semaines dans la capitale Noursoultan. Et c’est aussi une opération de communication, une façon de se placer au niveau des grandes puissances, États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, seules à avoir réussi à fabriquer des vaccins efficaces jusqu’à présent.  

Cuba, l'Iran et le Nigeria également en quête de vaccins nationaux

Cela dit, d’autres pays comme le Kazakhstan développent leur propre vaccin. Le plus avancé, c'est Cuba dont le système de santé est performant depuis longtemps. Cuba a donc lancé cinq projets de vaccin, dont deux se trouvent désormais en phase 3 d’essais cliniques : le Soberana 2 et l’Abdala. Depuis un mois, ils sont testés sur plusieurs centaines de milliers de personnes. Cuba espère une validation avant l’été. Ce serait le premier vaccin latino-américain et plusieurs pays d’Amérique du Sud, notamment l’Argentine, se disent déjà intéressés. Autre pays en plein effort de recherche : l’Iran, qui ne veut pas recourir au Pfizer américain. Là encore, deux projets de vaccin sont en développement avancé. Notamment le Coviran Barakat en phase 3 lui aussi si l’on en croit une annonce de Téhéran dimanche 25 avril. L’Iran, très touché par la pandémie (69 000 morts selon le bilan officiel), affirme vouloir produire plusieurs millions de doses dès le mois de juin. Enfin, il y a le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique. Le gouvernement a débloqué 25 millions de dollars pour développer là aussi deux projets vaccinaux. Mais l’état d’avancement des recherches au Nigeria est très flou.  

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