La Belgique lance, après tout le monde, son application de traçage du coronavirus
"Coronalert" sera disponible chez nos voisins à partir du 30 septembre.
Avec plusieurs mois de retard sur les autres pays de l’Union européenne, et après avoir beaucoup hésité sur le sujet, la Belgique se lance aussi dans le traçage numérique contre l'épidémie de covid-19. Le système, qui s'appelle Coronalert, sera disponible le 30 septembre après avoir donné satisfaction après un test auprès de 10 000 personnes au début du mois. Karine Moytens, qui dirige le comité fédéral belge de tracing, s’est fixée pour objectif de voir un tiers des 11 millions de Belges télécharger l’application. Cet objectif semble réaliste, puisque les deux tiers des Belges se disent favorables au principe.
Rappelons que la Belgique est l’un des pays les plus touchés au monde par l’épidémie : 115 000 cas et 10 000 morts. C'est l’un des taux de létalité les plus élevés de la planète quand on le rapporte au nombre d’habitants. Même si ça s’explique aussi par la grande transparence de la Belgique qui compte absolument tous les décès.
La mise en œuvre technique de Coronalert est assurée par deux entreprises belges, après un appel d’offres de marché public. Mais la technologie est celle que l’on retrouve dans la plupart des pays européens, sauf la France : à savoir le système surnommé API et développé par Apple et Google. 18 pays européens l’ont déjà adopté.
Succès de l'application au Royaume-Uni
Le dernier pays à avoir lancé une telle application, juste avant la Belgique, c’est le Royaume Uni, et ça démarre très fort ! En fait, il y a deux applications. Une pour l’Angleterre et le Pays de Galles qui s'appelle NHS Covid 19 (NHS, ce sont les initiales du système de santé britannique), et une pour l’Ecosse : Protect Scotland. Dans les deux cas, le taux de téléchargement est déjà très important : 1/5e de la population l'a téléchargé en une dizaine de jours ! En Angleterre et au Pays de Galles, ça fait déjà plus de 12 millions de personnes. Et là encore, après de nombreux débats, c’est la technologie décentralisée de Apple et Google qui a été retenue.
C’est aussi le cas en Autriche, au Danemark, en République Tchèque. Et bien sûr en Allemagne, avec là encore un taux de téléchargement très élevé : 18 millions d’Allemands ont fait l’acquisition de la Corona Warn App, malgré les craintes de certains sur l’instauration d’un système de surveillance. Les craintes sont particulièrement fortes à l’Est du pays, compte tenu de l’Histoire de l’ex-Allemagne de l’Est. Cela dit, le bilan reste mitigé en Allemagne, puisque l’application n’a permis de repérer que 5 000 cas. Une mise à jour de l’application est prévue le mois prochain.
La France boude toujours StopCovid
Tout ça met en évidence, par effet de contraste, l’échec de l’application française : à peine 2,5 millions de téléchargements pour StopCovid et plus de 750 000 personnes l’ont déjà désinstallée. Par comparaison à population comparable, c'est six fois moins de téléchargement que le Royaume-Uni. Même l’Espagne, qui s’est décidée tardivement, fait mieux, avec Radar Covid : quatre millions de téléchargement.
Jusqu'à présent, l’échec en France est patent, en particulier sur la cible visée, les 20/45 ans, pourtant presque tous dotés d’un smartphone. Et il y a quelques jours, Emmanuel Macron a demandé au gouvernement de réviser sa copie sur le sujet.
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