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En Iran, un homme condamné à 40 coups de fouet et 10 mois de prison pour avoir volé trois sachets de noix de cajou

Ce jugement prononcé par un tribunal islamique de la province de Qom en dit long sur la situation économique et la répression menée par les tribunaux religieux en Iran. 

Article rédigé par franceinfo, Bertrand Gallicher
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le drapeau iranien flotte devant le siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique, le 1er mars 2021 à Vienne (Autriche). (JOE KLAMAR / AFP)

Les tribunaux islamiques, qui appliquent quotidiennement la charia en Iran, ne font pas seulement régner la terreur parmi les opposants au régime des mollahs. Le cas de ce père de famille de 45 ans - condamné à 40 coups de fouet et 10 mois de prison ferme en vertu de la loi islamique pour avoir volé trois sachets de noix de cajou - révèle l’impasse dans laquelle se trouve la population iranienne, prise en étau entre la férocité du pouvoir théocratique et une situation économique désastreuse. 

Les Iraniens subissent les restrictions alimentaires

Quelques critiques contre ce jugement ont été émises sur les réseaux sociaux, certains faisant le parallèle avec l’histoire de Jean Valjean dans les Misérables de Victor Hugo. Mais la plupart des internautes se taisent, car ils s’exposent eux aussi aux représailles de la justice iranienne et peuvent rapidement être condamnés à des peines du même genre. 

Face au tollé provoqué dans l’opinion par ce jugement, une commission spéciale a été formée pour envisager la possibilité juridique d’une réduction de la peine. Car beaucoup d’Iraniens - y compris parmi ceux qui soutiennent le régime - savent à quel point les restrictions alimentaires pèsent sur la vie quotidienne. Pendant ce temps les médias d’État incitent la population à s’habituer aux pénuries. Officiellement 20% de la population iranienne vit sous le seuil de pauvreté, un chiffre totalement sous-évalué.

Un pays exsangue économiquement

Cette situation économique désastreuse est liée principalement aux sanctions imposées par les États-Unis. Le retrait des Américains de l’accord sur le nucléaire et le rétablissement des sanctions en 2018 étranglent une partie de l’économie iranienne. L’éventualité de nouvelles négociations sera discutée cette semaine à Bruxelles, mais rien ne prouve que les discussions puissent reprendre un jour. Téhéran demande aussi aux États-Unis de libérer des avoirs de 10 milliards de dollars gelés dans des banques étrangères. 

Ce contentieux n’explique pas tout, l’économie iranienne sous la tutelle des mollahs et des gardiens de Révolution est plombée par la corruption, les carcans administratifs et une gestion hasardeuse.  Mardi 26 octobre le pays a été frappé par une panne générale de distribution de carburant, officiellement une cyberattaque contre le système informatique qui gère le réseau. 

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