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En Allemagne, la production d'énergie renouvelable a été multiplié par cinq en quinze ans

Les énergies vertes se développent à vitesse rapide en Allemagne où l'éolien et le solaire sont en train de prendre le pas sur le charbon. 

Article rédigé par franceinfo
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Un champ d'éoliennes en Allemagne.  (PATRICK PLEUL / DPA)

C’est une première : l’an dernier, la part des énergies renouvelables dans la production nette d’électricité en Allemagne, a dépassé la part du charbon. Et le total des énergies vertes se situe désormais au-dessus de 40% dans ce qu’on appelle "le mix énergétique" de notre voisin.

L'eolien et le solaire en plein essor

Les statistiques, qui viennent d’être publiées par l’institut Fraunhofer, sont impressionnantes : en quinze ans, la part des renouvelables a été multipliée par cinq en Allemagne ! La transition énergétique est donc rapide avec pour objectif que d’ici 2030, les deux tiers de la production proviennent du renouvelable.

C'est d’abord l’éolien et les nombreuses fermes éoliennes en mer Baltique, qui tiennent la corde avec 20% du total énergétique. Mais c’est le solaire qui a connu la plus forte progression l’an dernier, grâce à un ensoleillement record outre-Rhin. Le solaire, c’est aujourd’hui 8% de l’électricité en Allemagne. Et il faut ajouter ensuite la biomasse et l’hydro-électricité. 

Le défi de la sortie du charbon

Cependant, l’Allemagne reste aussi le plus gros pollueur d’Europe, avec beaucoup de charbon. Le pays est Dr Jekyll et Mr Hyde, champion des renouvelables, mais champion aussi de la pollution. Nos voisins sont les plus gros émetteurs de dioxyde de carbone en Europe, parce que le charbon représente encore 38% de la production d’électricité. Et en particulier le charbon noir, la lignite, qui répresente 24% du total, et qui est le plus polluant.  

Depuis plusieurs mois, une commission composée d'une trentaine d’experts, de scientifiques, de patrons et de syndicalistes travaille sur un plan de sortie du charbon en Allemagne. Mais ils ont du mal à s’entendre. Leur rapport, prévu en décembre dernier, a été reporté au mois de février. Il faut dire qu’il y a aussi un enjeu politique et économique car 20 000 emplois sont liés à l’industrie du charbon dans la région d’Aix la Chapelle à l’ouest, de Cottbus et de Leipzig à l’est. Et l’AFD, l’extrême droite, en a fait un sujet électoral en voulant sauver les emplois plutôt que le climat. La sortie du charbon est d’autant plus compliquée que dans le même temps, l’Allemagne s’est engagée à fermer ses centrales nucléaires d’ici 2022. Le nucléaire représente 13% du total énergétique allemand. La seule solution, pour sortir de ce dilemme, c’est donc de développer encore plus l’éolien et le solaire.    

Le retard français

Dans les autres pays européens, la situation est hétérogène. Les renouvelables progressent fortement au Danemark, en Suède, au Royaume Uni, en Espagne, au Portugal. Et le plus souvent, c’est toujours l’éolien qui a le vent en poupe. La situation de la France est paradoxale : elle émet peu de CO2 parce qu’elle n’a pas de centrales à charbon et se repose sur le nucléaire. Mais elle est très en retard sur les énergies renouvelables, qui stagnent en dessous de 20% du mix énergétique, soit deux fois moins qu’en Allemagne. Quant à l’éolien en mer, qui se développe désormais un peu partout, la France en est toujours au point zéro, malgré son immense façade maritime.  

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