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Covid-19 : la vaccination ralentit aux États-Unis

Alors que la campagne de vaccination s’accélère en France et en Europe, elle s’essouffle outre Atlantique, en raison en partie du scepticisme voire de l’opposition d’une partie de la population face au vaccin.  

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un centre de vaccination installé à la gare de Grand Central Terminal à New York (12 Mai 2021). (ANGELA WEISS / AFP)

Depuis début mai, le ralentissement est significatif : on vaccine moins aujourd’hui aux États-Unis qu’en France, en nombre d’injections rapporté à la population, chaque jour. De nombreux États renoncent même à leurs commandes et à leurs quotas de vaccins. Exemple : le Wisconsin n’a commandé pour la semaine prochaine que 8% des doses qui lui avaient été pré-réservées. Dans l’Illinois, c’est 9%, dans l’Iowa, 29%. C’est moins que prévu aussi dans les deux États de Caroline ou dans le Connecticut. De nombreuses doses restent donc dans les placards : près de 70 millions, livrées mais non utilisées. C’est énorme et d’ailleurs troublant, vu le nombre de pays dans le monde qui manquent de vaccins. Évidemment, comme c’est allé très vite entre février et avril, le nombre de personnes vaccinées aux États-Unis reste très supérieur à celui de la France : 46% des Américains ont reçu au moins une dose contre 27% des Français. Mais l’écart tend à se réduire. Et l’objectif fixé par Joe Biden risque de ne pas être atteint. Cet objectif, c’est 70% de la population avec au moins une injection d’ici au 4 juillet, date de la fête d’indépendance.    

La défiance de l'électorat de Trump

L’explication principale, c’est la réticence, voire l'opposition d’une partie de la population à se faire vacciner. Ça représente entre un quart et un tiers des Américains selon les enquêtes d’opinion. Et il y a de grosses différences selon les catégories de population. Les plus opposés à la vaccination, ce sont les électeurs du parti républicain (environ 40% d’entre eux) : Trump y est pour quelque chose. Ajoutons une forte proportion des chrétiens évangéliques blancs, des noirs, des hispaniques, des jeunes de 18 à 34 ans, et des couches sociales les plus défavorisées. Les motivations sont diverses : déni de la dangerosité de la pandémie, sensation de ne pas être menacé personnellement par le virus, crainte des effets secondaires de la vaccination, défiance vis-à-vis des groupes pharmaceutiques. Conséquence : le taux de vaccination est très variable selon les États, plus de 74% dans le Vermont au Nord-Est, à peine 40% dans le Mississipi au Sud.  

Un vaccin, une bière !

Les pouvoirs publics cherchent donc des moyens pour relancer la campagne de vaccination. Le premier axe c’est d’élargir la vaccination aux adolescents : la procédure d’autorisation est en cours pour vacciner à partir de 12 ans avec le sérum Pfizer. Le deuxième axe, c’est d’aller au plus près des vaccino-sceptiques. Concrètement, ça veut dire confier davantage la vaccination aux médecins de famille, aux pharmaciens de quartiers, aux petits établissements de santé, qui ont un lien de confiance plus fort avec la population. A l’inverse, les vaccinodromes géants vont sans doute progressivement fermer. Enfin troisième axe et là c’est très américain : de la communication et des cadeaux gratuits pour pousser à la vaccination. Dans le New Jersey, ça s’appelle "a shot and a beer" : une injection, une bière gratuite ! Ca ne s’invente pas. Dans le Maryland, c’est une prime pour les fonctionnaires. À New York, c’est une entrée gratuite pour un match de base-ball, etc.    

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