Au Népal, des voix s’élèvent pour le rétablissement du réseau social TikTok

Au Népal, la Cour suprême examinera la semaine prochaine une dizaine de requêtes demandant l’annulation d’une ordonnance gouvernementale interdisant l’application Tik Tok sur tout le territoire.
Article rédigé par franceinfo, Olivier Poujade
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Au Népal, TikTok est interdit, mais certains demandent l'annulation de cette interdiction (JAKUB PORZYCKI / NURPHOTO / AFP)

Cette initiative va à l’encontre des actions menées dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis où la semaine dernière, le président Joe Biden a ratifié une loi obligeant le créateur chinois de TikTok à vendre les activités de la plateforme à une société américaine. Si Bytedance ne se soumet pas à cette loi, les Américains ne pourront plus utiliser TikTok. Pour des questions de souveraineté, d’influence, d’utilisation des données personnelles, plusieurs États vont aujourd’hui dans le même sens que les États-Unis.

Le Népal, l’un des premiers pays à interdire l’application

En novembre 2023, le gouvernement népalais a suspendu TikTok, mais cette mesure a été immédiatement contestée par une grande partie de l’opinion publique. TikTok était le seul espace de communication permettant à l'opposition de dénoncer "les pratiques immorales" des dirigeants népalais. En privant 2,2 millions de Népalais de TikTok, le gouvernement a surtout porté un coup très dur à l’économie. Une influenceuse gastronomique explique que du jour au lendemain elle a perdu 50% de son chiffre d’affaires. "La moitié de mon modèle économique reposait sur le réseau TikTok. Je pouvais anticiper mes revenus avec un mois d’avance, sur une base de confiance entre mes abonnés et moi. Tout s’est effondré, mes clients ont disparu et je ne peux plus leur répondre."

L'harmonie sociale en danger

Officiellement, le réseau portait préjudice "à l’harmonie sociale" du Népal. D’après le gouvernement, TikTok a contribué à relayer des discours d’incitation à la haine et a mis en lumière la cybercriminalité.

Le Népal a suivi l’exemple de l’Inde pour se protéger de l’influence de Pékin, mais le Premier ministre népalais… Pushpa Kamal Dahal passe l’essentiel de son temps à dire à la fois "oui" à Xi Jinping et "oui" à Narendra Modi. Géographiquement, le Népal est coincé entre ces deux superpuissances et cela complique les choses.

Cette politique ne convenait plus à certains courants radicaux culturellement plus proches de New Delhi, des courants devenus très actifs sur TikTok. La suppression brutale du réseau a été considérée une mesure antidémocratique et anticonstitutionnelle par une trentaine d’organisations népalaises.

 

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