Armement : le bel avenir des robots de combat

Toute la semaine, "Un monde d'avance" se penche sur la "guerre d’avance" : focus sur les principales innovations en matière de défense. Si on est encore loin du "Terminator" d'Hollywood, les robots de combat font d'ores et déjà partie du champ de bataille.
Article rédigé par franceinfo, Eric Biegala
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un robot-arme mis au point par l'armée américaine déambule au salon international de la défense et de la sécurité terrestres et aéroterrestres Eurosatory, à Villepinte, en juin 2022. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Ils volent, ils nagent, ils roulent - y compris dans les terrains les plus difficiles, les robots armés sont déjà là. Tout le monde connaît désormais les ravages que peuvent faire des drones armés, mais il existe aussi des véhicules terrestres, depuis le minuscule Dogo, 50 cm de long, équipé d'un pistolet 9 mm  jusqu'au char léger chenillé TypeX-combat, qui peut être armé, lui, d'un canon de 50 mm, capable de remplacer un blindé de combat d'infanterie.

Ces robots ne sont pas encore tous déployés, loin s'en faut, mais l'industrie de la robotique militaire multiplie projets et prototypes et les armées s'équipent.

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Le premier déploiement effectif de robots de combat à terre, c'est en Corée qu'on l'a vu : depuis 2011, la zone démilitarisée qui sépare Corée du Nord et Corée du Sud est surveillée en permanence par des sentinelles automatisées. Le Système, dit SRG-A1, développé par Samsung, repose sur des plateformes fixes, équipées d'optronique, de capteurs infrarouge, d'une télémétrie laser et d'armements : mitrailleuse et lance-grenades. Le SRG-A1 doit pouvoir repérer tout déplacement humain dans la zone, interpeller les impétrants en audio pour leur demander un mot de passe, tirer des salves d'avertissement ou opérer un tir "à tuer". Samsung jure que le système n'est pas complètement autonome et obéit à un opérateur humain. Mais nombreux sont ceux qui en doutent, estimant que l'opérateur humain ne peut que stopper un tir de la machine ; ce n'est pas lui qui en commande le déclenchement...

Des robots vraiment autonomes ?

C'est là où le bât blesse : ces robots de combat peuvent-ils agir de leur propre chef ? La technologie pour ce faire, en tout cas, existe : en 2020, selon un rapport de l'ONU sur le conflit en Libye, les Turcs ont employé des drones de combat complètement autonomes, les Kargu, équipés de systèmes de reconnaissance faciale, pour attaquer "automatiquement", sans en avoir reçu l'ordre, une colonne de rebelles du général Haftar qui battait retraite.

Pour le moment, les armées occidentales, les Américains, mais aussi les Français ou les Britanniques s'interdisent tout emploi de ce que l'on appelle les Sala, acronyme pour "systèmes d'armes létales autonomes". Mais les choses évoluent, et la France s'autoriserait l'emploi de Salia, des "systèmes d'armes létales intégrant de l'autonomie".

Ce pourrait être, par exemple, des engins se déplaçant de leur propre chef fonction des calculs que leur renvoient leurs capteurs sur un terrain qui évolue d'heure en heure, comme un champ de bataille. Un engin qui ne serait pas télé-opéré, donc insensible à tout brouillage et qui pourrait, par exemple, aller poser des mines sur une portion de terrain. Il est vrai que les mines sont les plus anciennes, et les plus éprouvées, des "armes autonomes".

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