Transports et environnement : les progrès récents
On a déjà beaucoup parlé de Solar Impulse, cet avion aux ailes tapissées de 17.000 cellules photovoltaïques, parti d’Abu Dhabi le 9 mars pour faire le tour du monde.
C’est un laboratoire volant qui permet de tester ce qu’il y a de mieux en matière de panneaux solaires, de moteurs électriques ou de batteries, mais nous n’arriverons jamais à faire voler en énergie solaire un avion de ligne, si ce n’est un dirigeable…Mais il est possible que puissions avoir d’ici 30 ans un avion électrique de 100 places court courrier . Mais la marche est haute, car actuellement pour avoir l'énergie apportée par 1 kilo d'essence, il faut 30 kilos de batteries ! Et en aviation l’ennemi numéro 1, c’est le poids !
Les progrès de ces dernières années qui ont permis de diviser par 2 le bruit et les émissions des avions, sont annihilés par cette croissance ! Et l’avion propre du futur, s’il existe un jour, sera une rupture technologique comme l’était le Concorde en son temps. Ce sera également un avion hybride dont les performances, notamment les moteurs électriques devront être vingt fois plus performantes que ceux du solar impulse.
En attendant, on pense au bio kérosène à base d’algues, ou encore au "green taxiing" le roulage électrique des avions inventé par Safran, qui s’il était utilisé à Roissy permettrait d’économiser 300.000 tonnes de CO2, soit l’équivalent du périphérique ! Et puis d’autres aventuriers continuent de nous faire rêver comme le solar startos celui de Raphael Domjan, qui nous promet un avion solaire capable de nous emmener à la frontière de l’espace, il faut dire qu’il a à son actif un tour du monde avec un bateau lui aussi solaire.
Mais d’autres projets d’avions sans carbone existent, comme Eraole, cet avion inventé par le passionné de voile Raphael Dinelli. Hélice alimentée par un moteur électrique, biocarburant, ailes photovoltaïques : cet avion hybride a pour ambition de réaliser le premier vol transatlantique sans carbone d’ici l’année prochaine !
Le transport maritime, lui, achemine 90% du volume mondial de marchandises, et même s’il s’agit du moyen de transport le moins polluant à la tonne transportée, il est responsable de plus d’un milliard de tonnes de CO2, et si aucune action n’est prise, ses émissions d’oxyde de soufre et d’azote très dommageables pour la santé pourraient dépasser bientôt toutes les autres émissions sur terre.
Et le coup de coeur de cette semaine ... l’hydrogène ! Cette énergie qui, à terme, permettra de remplacer les voitures électriques à batterie en voiture électrique fonctionnant grâce à des piles à combustible.
En effet, l’hydrogène est un très bon vecteur énergétique : il y a trois fois plus d’énergie dans un kilo d’hydrogène que dans un kilo de gazole ou d’essence. Et il est maintenant possible de sortir cet hydrogène non pas du gaz naturel, ce qui n’apporte aucune solution en terme d’énergie renouvelable, mais de l’eau ! Ce processus, qui s’appelle électrolyse, consiste à casser une molécule d’eau grâce à de l’électricité pour avoir de l’hydrogène.
Et pour réutiliser cet hydrogène dans la voiture électrique, arrive la pile à combustible. Cette dernière permet de stocker et de recombiner l’hydrogène en électricité. Cantonnée aux laboratoires depuis sa création à cause de son coût élevé, la pile à combustible se répand de plus en plus, comme l’explique Pascal Mauberger, président de l’association française pour l’hydrogène.
Quant à l'insolite de cette semaine, il est pour un voyage en vélo solaire, le "Sun Trip" qui part de Milan aujourd’hui ! 30 aventuriers de 10 nationalités différentes vont effectuer un parcours de 7.000 km aller-retour jusqu’en Turquie ! A l’origine de cette course originale, Florian Bailly qui, le 1er en 2010, a fait Paris Tokyo en 4 mois en vélo solaire. Il explique le concept de ce moyen de transport novateur.
Et un dernier insolite pour terminer. Un bio-bus mis en place par la société britannique GENeco qui fonctionne aux excréments humains. Les déjections annuelles de 5 personnes permettraient à cet éco-bus une autonomie de 300 km ! Avantage : un ticket dont le prix ne sera jamais soumis aux fluctuations des cours de l’énergie…
Chronique rédigée en collaboration avec Agnès Nabat
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