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Transportez-moi. Le projet de loi d’orientation des mobilités.

Alors que les gilets jaunes continuent leur mouvement, le projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) a été présenté cette semaine au Conseil des Ministres.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La ministre des Transports, Elisabeth Borne, présente son projet de loi à l'issue du Conseil des ministres, le 26 novembre 2018 à l'Elysée. (LUDOVIC MARIN / AFP)

36 ans après la dernière loi d’organisation de la mobilité, la ministre des transports Elizabeth Borne, propose un texte pour anticiper les mobilités de demain, et des alternatives à la voiture individuelle. Le député Matthieu Orphelin, membre de la commission du développement durable, milite pour une mobilité durable.

Promotion des mobilités douces

D’ici 2025, 350 millions d’euros seront consacrés aux aménagements, notamment de pistes cyclables. L’objectif du projet de loi  est de tripler le nombre de déplacements à vélo, sachant que la moitié des trajets quotidiens des Français fait moins de 5 kms. Mais dans le contexte de la grogne des gilets jaunes, aborder le plan vélo n’est pas des plus faciles comme l’explique Olivier Schneider, président de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB).

Dans son plan vélo, le gouvernement souhaite notamment augmenter le nombre de pistes cyclables. (FREDERIC CHARMEUX / MAXPPP)

Il ne faut pas se contenter de proposer le vélo aux gilets jaunes et leur dire faites tous du vélo et le problème est réglé. Par contre, expliquer que pour les trajets moyens et courts, il va y avoir des infrastructures et un cadre fiscal pour inciter au vélo, ce serait pas mal que ça soit assumé par le gouvernement.

Olivier Schneider, président de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB).

Il faut dire que seulement 3 % des Français utilisent le vélo pour se rendre à leur lieu de travail, contre 23% pour nos amis néerlandais. Ils se sont rendus compte que c’était bon pour la santé et pour le porte-monnaie ! Et lorsque la voiture reste indispensable, dans les zones rurales il faut favoriser le co voiturage et l’auto partage.

Une cycliste dans Bordeaux (Gironde), le 18 septembre 2016. (MAXPPP)

Le salon des maires

On a beaucoup parlé de mobilité durable au Salon des maires qui a eu lieu la semaine dernière à Paris. Beaucoup d’entreprises présentes faisaient des propositions pour améliorer le quotidien, par exemple, fabriquer l’énergie localement pour les voitures électriques. Eric Scotto, fondateur d’Akuo Energy, pose des panneaux solaires flottants sur les nombreuses carrières pleines d’eau. À partir de là, il fabrique de l’électricité propre, ce qu’il appelle des électrons verts, c’est d’autant plus malin qu’il occupe des surfaces non utilisées. 17’’/2’25’’

Les véhicules électriques représentent un coût en énergie de 188 euros par an contre 1 181 euros pour un véhicule diesel et 1 461 euros pour une voiture essence, selon l'UFC-Que Choisir.  (ALLILI MOURAD / SIPA)

Quelque part, on recrée une certaine souveraineté de notre mobilité, c’est pour ça que je serai très heureux de lancer les gilets verts !

Eric Scotto, fondateur d’Akuo Energy

C’est bon pour notre balance commerciale, sachant qu’on achète chaque année plus de 32 milliards de produits pétroliers. Mais le mouvement de contestation veut des mesures concrètes et immédiates. C’est pourquoi, il faut encourager l’auto-partage et le co-voiturage au besoin en les subventionnant. Ce sont des économies pour tout le monde y compris pour une partie des populations rurales. Olivier Binet, co-fondateur de la société Karos, propose une application pour faciliter les transports alternatifs. 

Le covoiturage devient une évidence. Illustration (MAXPPP)

Pollutec, le salon dédié aux innovations de l’environnement et de l’énergie

Lors du salon Pollutec qui s’est clôturé hier à Lyon, on a pu découvrir des véhicules électriques pouvant être alimentés par de l’hydrogène fabriquée localement, notamment des bennes à ordures ménagères qui roulent … grâce aux déchets !

  (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

Dans ce salon dédié aux innovations de l’environnement et de l’énergie, il y avait la Sepur, une entreprise de collecte et de tri des déchets, son directeur Youri Ivanov.

La transition écologique : à quel prix ?

Cette transition écologique coûte cher en investissement et les caisses sont vides ! Dans quel cas, on a tendance à privilégier les frais de fonctionnement au détriment de l’investissement. Même si des efforts importants sont faits actuellement, il manquerait environ 30 à 50 milliards d’euros par an. D’après l’OCDE c’est moins de la moitié du montant des fraudes et évasions fiscales, sans compter les dizaines de milliards dépensés en frais de santé dus à la pollution automobile.

Le ministère des Finances de Bercy, à Paris, le 22 septembre 2017. (MAXPPP)

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