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Raphaël Dinelli : skipper et pilote écolo

L'énergie solaire s'invite désormais dans les transports. Raphaël Dinelli, un navigateur qui a fait quatre fois le tour du monde, s'est mis en tête de fixer des panneaux photovoltaïques sur les toits de voitures, de bus, de trains et même... d'avions !
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 70 min
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Pour Raphaël Dinelli, tout a commencé alors qu'il
naviguait en solitaire autour du monde. Il constate alors les réalités des
bouleversements climatiques : fonte des glaces, changement climatique, pollution,
océans poubelles... Passionné de technologie et expert en énergies renouvelables,
Raphaël Dinelli a donc décidé de faire de la mer un laboratoire des énergies
renouvelables : "Pour mon dernier tour du monde, j'ai refusé toute énergie fossile à bord. L'idée était de réaliser le Vendée Globe
à l'aide de panneaux solaires et d'une éolienne alors que les conditions de
cette compétition sont difficiles
" raconte le skipper.

"J'étais le premier à faire le tour du monde sans énergie fossile"

Il faut dire que même si les voiliers se propulsent sans moteurs, leurs équipements sont très énergivores et nécessitent pour la plupart des groupes électrogènes gros consommateurs de pétrole.

Cette course a été
l'occasion de concrétiser les recherches menées dans le cadre de sa fondation,
la Fondation Océan Vital, créée en 2007 et spécialisée dans les énergies
renouvelables. Navigateur, mais également ingénieur-entrepreneur, Raphaël
Dinelli vise à protéger les océans et la planète des émissions massives de CO2.
Dans cette optique, la fondation a notamment mis au point un nouveau procédé
permettant d'obtenir des panneaux solaires à haut rendement, légers, solides,
souples et donc adaptables à toutes sortes de surface comme les toits de
voitures par exemple : "Il y a de nombreuses surfaces exposées en
permanence au soleil alors pourquoi ne pas y disposer des panneaux
photovoltaïques ?
" Bus, camions, trains, et même motos : si l'énergie solaire n'a pas vocation à propulser ces véhicules pour le moment,
elle peut alléger leur consommation, notamment lors des stationnements. 

Raphaël Dinelli envisage même de réaliser un avion biplace
électrique solaire baptisé Eraole : "Cet avion concentre tout ce
qu'on a réalisé au sein de la fondation pendant les quatre dernières
années",
explique le chercheur. "L'idée est de faire un vol Paris-New York au
printemps 2015, soit 4.000 kms à 100 km/h avec une hélice alimentée par un
moteur électrique"
. Un beau challenge qui se rapproche de celui de
Bertrand Piccard et de son Solar Impulse. Projets concurrents ou complémentaires ?
"Je suis un navigateur, donc j'aime la concurrence ! Mais il y a
beaucoup de respect entre nous et une grande solidarité"
selon Raphaël
Dinelli.

Utiliser le soleil comme énergie pour rouler,
naviguer ou voler, peut devenir une réalité grâce à des passionnés comme Raphaël
Dinelli.

Retouvez Raphael Dinelli en vidéo sur LCP dans transportez -moi

Repères : Raphaël Dinelli en quelques dates

  • Né en 1968.

  • 1998 : il construit lui-même une maison
    bioclimatique

  • 2007 : il crée la Fondation Océan Vital dont il
    devient le directeur de recherche et qui place le développement durable au cœur
    de ses préoccupations.

  • 2008 : il participe au Vendée Globe à bord de
    son bateau-laboratoire Océan Vital, avec, pour seules énergies, celles
    provenant d'une éolienne à axe vertical et d'un parc de 10 panneaux
    photovoltaïques de 130 watt. Il se classe 10e du Vendée Globe.

  • 2015 : projet de vol Paris-New York à bord de l'avion solaire Eraole.

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