Les solutions de transports propres
World efficiency est à la fois un salon et une rencontre entre professionnels, qui aura lieu tous les 2 ans à Paris et qui a pour objectif d’exposer et d’échanger des solutions innovantes. Ce salon en préfigure un autre, plus exceptionnel, puisqu’il se tiendra au Bourget près de Paris pendant la conférence climat (la COP 21) et qui se nomme la galerie des solutions.
Stéphanie Gay-Torrente la directrice de ces deux salons nous explique que cette 1ère édition a permis la participation de plus de 400 exposants, la tenue de plus de 180 conférences et que plus de 2.000 solutions ont été proposées. Pour la galerie des solutions, la plupart des pays proposeront des solutions concrètes en appui des négociations, des solutions pouvant être rapidement mises en œuvre.
La plupart des débats ont été organisés par Jean-Marc Jancovici, président de l'organisme shift project, qui propose des solutions aux entreprises, explique que ces rencontres, c'est une mise en relation entre ceux qui proposent des solutions et ceux qui viennent les acheter. Par ailleurs, il insiste sur le fait que rien ne pourra se faire sans l’adhésion des sociétés multinationales "qui ont un pouvoir de croissance durable mais aussi un pouvoir de nuisance ".
Parmi toutes les solutions proposées, il y en a une dont on a beaucoup parlé ces derniers temps : le wattway : une route avec un revêtement qui, tout en respectant l’adhérence des véhicules, capte l’énergie solaire. Et d’après la Société Colas, si on étendait cela à tout le réseau routier, "cela pourrait subvenir aux besoins énergétiques de la France ".
Utiliser les surfaces des routes (plutôt que de couvrir des terres agricoles par exemple) est séduisant, mais on est encore très très loin de subvenir à nos besoins énergétiques. D’abord, nous sommes sur des surfaces plates qui donc, captent peu d’énergie solaire, donc un rendement médiocre, et puis sur la route il y a des véhicules qui roulent et font de l’ombre…donc en cas de bouchons, il vaudrait mieux équiper en panneaux solaires les toits des véhicules ! Et puis cela va dépendre du coût au kilomètre !
Tout cela fait partie d’un programme international appelé la route de 5e génération dites intelligentes*. Ces routes communiquent avec les véhicules et même produisent, stockent et fournissent de l’énergie. Bernard Jacob, directeur scientifique à l’IFSTTAR (Institut Français des sciences et technologies des transports et des infrastructures) rappelle qu’il faut distinguer 2 types de routes :
-celles qui produisent de l’énergie (panneau solaire dans le revêtement, récupération énergétique, mécanique ou électromécanique lors du passage des véhicules,
- celles qui transportent de l’énergie pour alimenter soit les riverains, soit les éclairages, soit les véhicules eux-mêmes.
Dans les tendances, on voit des expérimentations d’alimentation en énergie des véhicules électriques, notamment des camions : imaginez une sorte de caténaire sous laquelle les camions viendraient se placer avec un pantographe sur une file dédiée, et hop ! : on a une autoroute quasiment ferroviaire !
Scania , Volvo et Siemens expérimentent actuellement des "trolley truck" à Los Angeles qui transportent des containers entre le port et la gare ferroviaire sur 15 kms.
D’autres technologies pointent leur nez pour éviter de rouler au diesel
Comme ce rail électrique incrusté dans la chaussée, une technologie Alstom validée par le tramway de Bordeaux. On a également des systèmes dits par induction au sol, qui peuvent recharger votre voiture tout en roulant !
Il y a même des routes qui emmagasinent la chaleur l’été, pour la restituer l’hiver ! Pour éviter le salage des routes extrêmement polluant, sans oublier des routes qui absorbent du CO2 (procédé eurovia)
Toutes les solutions sont bonnes pour que les transports à l’horizon 2050 n’utilisent que de l’énergie renouvelable.
Les solutions existent aujourd’hui comme le fluvial qui revient en force parce que moins polluant, des cerfs-volants tracteurs pour les cargos, de nouveaux carburants à partir des déchets ou des algues comme le biognv, des agences de notations sur les transports de marchandises (responsables de 35% d’émission de CO2), comme celle de TK Blue de Philippe Mangeard.
Ma séquence coup de cœur de cette semaine va à une entreprise française ALGERO qui propose d’électrifier des semi-remorques par une simple adaptation. Monsieur Mack Murray, son fondateur, explique que les poids lourds surconsomment énormément lors de leurs accélérations dans les trajets urbains par exemple. Alors il propose d’alimenter la remorque en électrique, non pas avec des batteries, mais des super condensateurs qui se chargent uniquement par l’énergie de freinage. En se déchargeant ils soulagent le moteur au démarrage et permettent ainsi d’économiser jusqu’à 25 à 30 % de CO2 et de particules.
Bonus
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la 1ere génération, ce furent les voies romaines pavées et calibrées pour faire passer les chars même en temps de pluie. (Un réseau de 40.000 km !)
la 2ème génération : fut inventée par un certain John Mac Adam, ingénieur écossais, qui met au point un revêtement de cailloux concassés, lié au sable et à l’eau : le macadam.
la 3ème génération : Routes réalisées à partir de matériaux liés au bitume ou au ciment qui leur permettent de supporter un trafic de plus en plus important.
La 4ème génération : les voies rapides et les autoroutes.
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