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La COP21 et les transports

La COP21, la conférence climat qui se déroule en ce moment au Bourget, tente de trouver un accord mondial pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9min
  (© solar impulse)

Les transports sont responsables directement et indirectement (énergies, infrastructures…) d’environ 25% des émissions de CO2, sans compter les émissions de particules très nuisibles pour la santé. C’est sur ce constat que pour la première fois, toute la communauté internationale des transports a participé à une demi journée consacrée aux nouvelles initiatives : le transport day

Patrick Oliva, directeur mobilité durable chez Michelin en était l’un des organisateurs. Il nous explique le changement récent et la prise de conscience des industriels qui investissent massivement dans les énergies et les transports dé-carbonés. Les "greentech" sont compatibles avec les économies, les créations d’emplois, et bien sûr l’environnement. 

Ecouter l'Interview complète de patrick Oliva

Les transports utilisent surtout du pétrole et du gaz, même pour les réseaux électriques ferroviaires lorsque l’énergie provient comme en Chine, des centrales à charbon. Les avions volent au kérosène, les cargos au fuel lourd… il y a de quoi être pessimiste sur un accord.

La réponse à cette question est le demi-verre plein ou vide : on peut être pessimiste sur la difficulté que nous aurons à signer un accord global, qui engage les pays du Nord dans la baisse des émissions, mais surtout à aider financièrement les pays du Sud à moins émettre. C’est un vrai problème qui pourrait se résoudre par une valeur incitative du carbone d’une part, par un arrêt des subventions aux énergies d’autre part.

En 2014, l’AIE (Agence internationale de l’énergie) chiffrait à 550 milliards de dollars par an le montant des subventions accordées dans le monde aux fossiles, "soit plus de quatre fois la somme des subventions aux énergies renouvelables"

Mais on peut être également optimiste pour les engagements forts des industriels, des chercheurs, des politiques, sans compter ces 25 milliardaires comme Bill Gates, Richard Branson, Mark Zuckerberg ou Jeff Bezos, fondateurs de Microsoft, Virgin, Facebook et Amazon, qui investissent dans les start-up qui développent des énergies propres*.

Et enfin cette COP a déclenché des initiatives comme par exemple à Paris qui, après Grenoble, ouvre sa première station à hydrogène pour des taxis électriques à pile à combustible ou encore une station de velib à assistance électrique.

Les PME se battent également couragement vis à vis des grands groupes à l'instar de SAFRA qui fabrique des bus hybrides innovants tel le Businova  qui plait aux usagers par son confort.

  (© safra)

Le président Vincent Lemaire attend beaucoup de la cop21 pour promouvoir ses produits  innovants, reste comme il nous l'explique le coût encore prohibitif des batteries

Ecouter l'Interview complète de Vincent Lemaire

Le problème reste qu’il faut maitriser la croissance notamment des pays émergents : on a dépassé le milliard de voitures dans le monde, on voyage de plus en plus notamment dans les transports aériens qui justement avec les transports maritimes sont les grands absents des négociations.

Concernant les transports aériens, dans un contexte de concurrence internationale, et par peur de l’échec, on a botté en touche en chargeant l’OACI (l’organisation de l’aviation civile internationale) de réfléchir à une compensation ou une taxe carbone d’ici septembre 2016 .

Les industriels de l’aéronautique eux, se sont engagés à stabiliser les émissions de CO2 d’ici 2020 et à les baisser de 50% en 2050 par rapport à 2005 ! Du jamais vu dans d’autres secteurs !

On peut être raisonnablement dubitatif sur des promesses sur une échéance aussi lointaine !

Explication : Le transport aérien double tous les 15 ans (on transportera probablement 15 milliards de passagers en 2050 contre 3 aujourd’hui), les progrès technologiques ne compenseront probablement pas cette croissance, les Airbus A350, A380, Boeing 787 qui arrivent aujourd’hui, seront encore en service en 2040 c’est pourquoi ces promesses n’engagent véritablement personne, mais j’espère me tromper ! Et il est vrai que pour l’instant le transport aérien n’est responsable que de 3 % des émissions.

ll s’agit d’un véhicule qui se promène dans les allées de la COP21, c’est une voiture à propulsion électrique et humaine ! démonstration au salon par yann lelong Yann Lelong, un génie de la batterie au lithium qui, entre autres, électrifie des voitures de collection, nous explique que faire un peu de sport en allant au travail, c’est bon pour la santé et bon pour l’environnement !: La Twike

2 avions, 2 projets menés par des gens d’exception :

  • l’un est le navigateur Raphaël Dinelli, qui présente à la COP21 son avion hybride électrique solaire nommé "Eraole" avec lequel il va tenter de traverser l’Atlantique en solitaire au printemps prochain,

  • l’autre est Bertrand Piccard qui à l’occasion de la COP21 a croisé Barack Obama, le 1er président des États-Unis à prendre véritablement en compte le réchauffement climatique. Bertrand Piccard et son partenaire André Borjberg vont poursuivre leur fabuleuse aventure du tour du monde en avion solaire, ils veulent ainsi montrer que les technologies existent pour diminuer notre empreinte carbone.
TRANSPORTEZ-MOI 05.12.2015 ITW complete bertrand piccard

La COP21 c’est jusqu’au 11 Décembre, entrée gratuite et libre dans les espaces publics génération climat et à la galerie des solutions

BONUS

1/  la mobilité et l'énergie : Le container de récupération pour l'accessibilité énergétique des pays du Sud

  (© wazzaj)

*L'association Wazzaj était également présente sur la COP 21 avec un container itinérant qui une fois posé au centre du village et avec ses panneaux solaires et les batteries lithium en 2ème vie , permet aux villageois de se forunir en éclairage, potabilité de l'eau ou encore frigo ou internet, comme nous l'explique son président Thierry Reverchon.

Une solution originale pour recharger des vélos ou des motos électriques par exemple et offir un minimum de mobilité. *

Ecouter l'Inteveiw complète de complète de Thierry Reverchon

**2/ Bill Gates a annoncé une coalition pour des énergies propres

Unissant les efforts d'une vingtaine d'autres milliardaires philanthropes tels que Richard Branson, Mark Zuckerberg et Jeff Bezos, pour sponsoriser les énergies propres.

Réunir des milliardaires philanthropes et des pays pollueurs pour développer les énergies propres, c’est l’idée de Bill Gates, présent à Paris pour la COP21, aux côtés du président américain Barack Obama.

Dix-neuf gouvernements, dont les États-Unis, la Chine et l'Inde, vont se joindre à l'initiative « Mission innovation » et s'engager ainsi à doubler d'ici cinq ans les investissements publics dans la recherche d'énergies non polluantes, a déclaré l'administration Obama, citée par le Washington Post.

Les 19 pays ayant rejoint l'initiative sont aussi les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre et représentent ensemble plus de 80 % des dépenses mondiales en recherche énergétique. Outre les États-Unis, la Chine et l'Inde, l'Australie, le Brésil, le Canada, le Chili, le Danemark, la France, l'Allemagne, l'Indonésie, le Japon, la Corée du Sud, le Mexique, la Norvège, l'Arabie saoudite, la Suède, les Émirats arabes unis et le Royaume-Uni participent au projet.

« Étant donné l'échelle du défi, il nous faut explorer différentes voies et cela signifie que nous devons inventer de nouvelles approches », a déclaré Bill Gates.

Le modèle proposé par les riches mécènes est un partenariat public-privé entre les gouvernements, les institutions de recherche et les investisseurs.

Le financement actuel octroyé par les gouvernements à la recherche d’énergies propres est insuffisant pour relever les défis qui nous attendent, indique la coalition.

Les milliardaires ont donc décidé de jouer le rôle d'investisseurs providentiels, puisque la conjoncture économique actuelle ne permet pas d'attirer les fonds nécessaires.

"Nous formerons un réseau de capital privé engagé à établir une structure qui permettra des décisions informées pour aider à accélérer la transition vers un avenir où les énergies sont propres. Notre planète en a besoin. Nous nous concentrerons sur des entreprises naissantes qui ont le potentiel d'un avenir énergétique qui produit zéro émission de carbone et fournit à tous de l'énergie fiable et à prix abordable", expliquent les philanthropes.

Trois solutions énergétiques

Bill Gates propose trois solutions énergétiques : la technologie chimique solaire, les piles à flux et la peinture solaire.

La technologie chimique solaire consiste à utiliser de l'énergie solaire pour fabriquer de l'hydrogène, qui peut ensuite être utilisé comme combustible ou à des fins commerciales, pour faire de l'engrais par exemple.

Les piles à flux pourraient redéfinir notre manière de stocker de l'électricité. En utilisant des électrolytes liquides à l'intérieur de deux réservoirs, les piles à flux, sont rechargeables et durent beaucoup plus longtemps que les piles lithium-ion, qui dominent actuellement le marché.

Enfin, l'objectif derrière la peinture solaire est de faciliter l'installation de systèmes de production d'énergie solaire. Entretenir des panneaux solaires dans un foyer moyen peut être couteux. Ainsi en utilisant une teinture photosensible qui génère de l'électricité, les consommateurs peuvent transformer toutes les surfaces de leur maison en un panneau solaire, simplement en les peignant.*

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