Cet article date de plus de dix ans.

l'effet du vent sur les transports routiers et ferroviaires (2/3)

Après avoir décrit la semaine dernière, les limites de vent sur le transport maritime, Gérard Feldzer aborde le 2e volet de cette trilogie "du vent et des transports" sur l'influence du vent sur le transport routier et ferroviaire.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 70 min
  (©)

Dans les années
1910, la vitesse du train frôlait déjà les 100 km/h, mais en cas de fort vent
cela posait quelques problèmes : "À l'époque, les trains n'étaient pas
encore suffisamment puissants... Certains effectuant le trajet
Paris-Lyon-Marseille étaient même parfois totalement stoppés par le
vent !"
explique Clive Lamming, historien des chemins de fer.

Aux
Etats-Unis les ingénieurs avaient d'ailleurs tenté de munir les wagons de
voiles pour tracter les trains...

Aujourd'hui deux
TGV peuvent se croiser sans problème avec un vent relatif de 600 km/h.
S'adapter aux conditions météorologiques est un réel défi pour les ingénieurs,
d'autant plus que les certifications sont draconiennes. Néanmoins, selon
Jean-Jacques Thomas, responsable des innovations à la SNCF : "Désormais, on n'envisage même plus un allègement de l'un des essieux à droite ou à gauche, tout au plus on ralentit en cas de fort mistral" affirme-t-il.

 "Le
vent n'est plus un problème pour les trains, notamment pour les TGV dont les
voitures sont solidaires" (Jean-Jacques Thomas)

Il n'empêche
qu'il a fallu construire des murs coupe-vent dans la vallée du Rhône. En outre,
la vitesse du train est une donnée essentielle pour lutter contre le vent. À
priori, cela ne pose pas de problème pour les TGV : 

"Un train qui
transporte 400 personnes et roule à 300km/h, c'est l'équivalent de 200 Ferrari sur autoroute, mais avec 20 fois moins d'énergie!  !" rappelle Clive Lamming.

À propos de
voiture, Henri Pescarolo en connaît un rayon sur les effets du vent sur la
route. Le pilote automobile a notamment remporté quatre fois les 24 Heures du
Mans a lui-même été victime d'un accident lorsque sa voiture a décollé lors d'une
séance d'essai : "Je n'étais même pas encore pilote d'avion !"
s'exclame le pilote, également passionné d'ULM.* "Aujourd'hui, toutes les
voitures subissent des essais en soufflerie créant des vents jusqu'à 250 km/h"

  • ajoute-t-il, "l'objectif est de réduire la traînée pour réduire la
    consommation, mais surtout d'adhérer à la route même en cas de vents forts".

Malgré tout,
technique et technologie trouvent leurs limites : un vent de 200km/h peut
s'avérer dangereux pour une voiture de série qui, soumise à une telle force,
peut se retourner très facilement.

BONUS - "La météo et
les transports", un sujet à voir en vidéo sur "Transportez-moi" , l'émission diffusée sur LCP. 

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