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Attentats dans les transports : menaces et préventions

Les attentats qui ont eu lieu dans l’aéroport et le métro de Bruxelles auraient-ils pu être évités ? Les moyens logistiques des terroristes étaient beaucoup moins importants qu'à Paris. Une équipe "légère" s’est fondue dans la foule, en taxi, puis dans l’aérogare et dans le métro dans des endroits faciles d’accès et quasiment sans aucun contrôle.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© morpho)

Avec peu de moyens, les terroristes ont pu atteindre des « cibles symboles » : les stations de métro proches du parlement européen d’une part, et un aéroport international réputé sûr de par ses contrôles d’autre part.

Dans les aéroports nous passons systématiquement par des « PIF » postes inspections filtrages, portiques pour les passagers et rayons X pour bagages. D’ailleurs, ironie du sort, l’aéroport de Bruxelles venait d’inaugurer sa nouvelle zone d’inspection filtrage ultra moderne, la plus grande d’Europe avec des écrans de contrôles déportés dans une salle opérationnelle avec des personnels expérimentés.

C'est ce qui se pratique en Turquie , en Égypte, ou en Israël, là où l’on vit le terrorisme au quotidien.

Selon l’architecte Jacques Rougerie, qui a construit, l’aérogare de Nouméa, la sécurité va obliger à repenser les concepts de fluidité et de contrôle. Certains terminaux qui disposent d’un large trottoir et d’un vélum au-dessus pourraient le faire mais si on parle de sécurité, il faut que toutes les entrées soient filtrées.

Ecouter l'Interview complète de Jacques Rougerie

Pour le moment, on mise beaucoup sur la vidéosurveillance qui, couplée à des logiciels,  est capable de scanner des centaines de visages par seconde et de détecter des comportements anormaux ou encore des bagages abandonnés.

C’est d’ailleurs comme cela qu’ont été identifiés les trois terroristes poussant leurs chariots dans l’aérogare. Les nouvelles technologies permettraient peut-être de les identifier avant le passage à l’acte. Mais rien ne remplace le contrôle de bagages aux rayons X ou des procédés tomographiques (imagerie en 3D).

Les nouveaux postes d’inspections-filtrages qui font de la reconnaissance faciale, analysent l’iris de l’œil et relèvent vos empreintes digitales, sans même vous arrêter. Ils présentent l’avantage de fluidifier le trafic tout en proposant un haut degré de surveillance.

La société Morpho, filiale de Safran est l’un des leaders mondiaux dans le domaine de l’identification en grand nombre.

Encore faudrait-il que les fichiers soient croisés (police, Interpol, fiches des passagers) et ces fichiers soient strictement protégés dans leurs applications. On a vu aux États-Unis des détournements de l’utilisation de ces fichiers à des fins d’espionnage économique, notamment.

En milieu confiné, dans les tunnels, les dommages peuvent être considérables. Le métro parisien par exemple, avec son milliard et demi de voyageurs par an, c’est 15 fois plus que les aéroports de Paris.

150.000 personnes travaillent en France pour la sécurité et la sûreté avec un budget qui dépasse les 5,5 milliards d’euros dont un milliard pour les transports aériens. Ces derniers contrairement aux autres moyens de transports sont largement pris en charge dans le prix du billet.

Un autre élément important : les gares et les aérogares deviennent de plus en plus des lieux de consommation (boutiques, restaurants..) et contribuent pour certains aéroports à plus de 40 % de leur chiffre d’affaire.

Un équilibre est à trouver, et ce n’est pas simple.

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