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Alstom : transaction ou mariage de raison ?

Alstom compte parmi les leaders mondiaux de l'industrie ferroviaire. Pour s'y maintenir, il faut investir. L'entreprise française doit donc choisir entre la vente de sa partie énergie, ou trouver un accord avec l'un de ses prétendants. Un choix difficile.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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"Ce sont les Britanniques qui ont créé le chemin de fer pendant la Révolution industrielle, avant de se faire dépasser par les Allemands, puis les Français après la 2nde Guerre Mondiale ", affirme Clive Lamming, historien des chemins de fer. La situation semble se confirmer aujourd'hui encore avec Alstom , qui compte parmi les leaders mondiaux de l'industrie ferroviaire.

Aujourd'hui sous les feux de la rampe, la compagnie doit faire des choix stratégiques pour maintenir sa position. Et si le dilemme est particulièrement médiatisé, c'est justement en partie parce qu'Alstom est une société historique, créée en 1928, à l'issue d'une alliance entre deux firmes : "À l'origine, la société s'appelait Société Alsacienne de Construction Mecanique (SACM). Puis, en 1928, elle s'allie avec la firme française Thomson-Houston et devient "Als-Thom",  explique l'historien. Selon lui, pas de doute :

 "Alstom mène bien le marché de la grande vitesse, c'est certain "

Ironie de l'histoire, Thomson Houston,  devenu General Electric , un empire de 320.000 salariés, revient donc frapper à la porte d'Alstom  qui, de son côté, s'est également développé à l'échelle internationale. Clive Lamming résume la situation de façon très imagée : "Alstom est dans un fast-food international ! Elle a mangé du japonais, du suisse. Elle a avalé ACEC en Belgique (1989) ; Metro Camell au Royaume Uni (1989) ; LHB en Allemagne (1998) ou encore Fiat Ferroviaria en Italie (2000) ! ". Ainsi, si Alstom est bien une entreprise française, elle a absorbé de nombreuses firmes, afin de se hisser au rang d'entreprise multinationale.

Alstom a donc une culture incontestable dans l'industrie ferroviaire. L'entreprise a construit des milliers de locomotives (à vapeur ou diesel), avant de devenir la championne de la grande vitesse. Mais cela nécessite des moyens considérables, notamment dans la recherche et le développement : "Les moyens actuels dont dispose Alstom peuvent aujourd'hui sembler insuffisants pour combattre dans cette lutte entre continents et pour conserver une stature mondiale ", selon le sénateur Louis Nègre, spécialiste des transports.

Et au-delà de la branche "transports", Alstom pourrait même s'envisager en "Airbus ferroviaire et énergétique". En effet, pour répondre à la demande mondiale, il faut désormais pouvoir offrir des compétences très diversifiées. Selon Clive Lamming, la question du patriotisme n'est pas à l'ordre du jour :

Je comprends très bien le patriotisme mais là, la France est en train de défendre un patrimoine qui n'est plus très tricolore, tout en interdisant à d'autres acteurs, qui ne sont pas plus tricolores, d'intervenir. C'est de l'international contre de l'international ! ".

General Electric  vs. Siemens  : Alstom  devra trancher prochainement

"Siemens comme General Electric peuvent être une opportunité pour Alstom, mais on peut craindre que les actionnaires- Bouygues en particulier qui possède 29% de l'entreprise- choisissent le partenaire en fonction du cash généré à court terme.

Général electric pourrait favoriser la pénétration d'Alstom transports aux Etats Unis, jusque là difficile pour les Français, mais ce n'est pas ce qui est prévu dans l'accord, qui porte essentiellement sur l'énergie.

Les discussions avec Siemens seront certainement douloureuses entre adversaires d'hier, mais Airbus l'avait largement surmonté. S'il est vrai que les états sont absents du tour de table, ils sont les 1er clients à travers la SNCF et la DB...ça peut aider ! Hollande et Merkel ont un beau sujet de discussion..".  

Réponse dans quelques semaines...

 

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