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Vers un nouveau plan d'aide pour la Grèce

La Grèce revient sur le devant de la scène. Le pays va connaître cette semaine une nouvelle série de grèves contre l'austérité. Demain, les experts de la troïka (les inspecteurs du FMI, de l'Union européenne et de la BCE) reviennent sur place.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Ils vont faire un nouvel audit des comptes et des réformes en cours dans le pays, notamment la restructuration de la fonction publique, mais on sait d'ores et déjà que la communauté internationale s'apprête à placer une nouvelle perfusion au bras de ce pays qui a un besoin immédiat de 10 à 15 milliards d'euros. Depuis 2010 nous avons officiellement donné 240 milliards à Athènes. En réalité, il faut plutôt parler de 400 milliards si l'on ajoute les taux d'intérêts en baisse et les divers stratagèmes mis en place pour aider les banques locales.

Les plans montés et appliqués depuis 2010 n'ont pas suffi à relever le pays ?

La Grèce reste le pays le plus en difficulté de la zone euro avec un taux de chômage qui atteint 28% et une récession économique proche de 4%. C'est la sixième année consécutive de récession. La dette atteint 170% de la richesse nationale (à titre de comparaison, en France, on est à un peu plus de 90%). La Grèce continue d'être le tonneau des Danaïdes... un puits sans fond qui, malgré la pression internationale, n'a toujours pas mis en place de système fiscal viable. Jusqu'à présent, le gouvernement grec a coupé dans les retraites et les dépenses sociales, taillé dans les effectifs de fonctionnaires (25.000 employés de la fonction publique doivent encore être mis en disponibilité d'ici la fin de l'année avec des salaires amputés de 25%), ce qui a ajouté à la récession contrairement à des réformes de fond qui tardent à venir.
Nouveau plan de soutien donc... on en parle peu... il ne fait pas grand bruit car chaque pays européen a ses propres problèmes à régler en cette rentrée... les sujets nationaux l'emportent sur les préoccupations communes.


Nouvelle aide dites-vous... à combien en sommes-nous au juste depuis 2010 ? Et qui va payer ?*

Tous les Etats européens dont la France bien sûr, à travers le Mécanisme Européen de Solidarité (la caisse commune) vont se remettre autour de la table. Actuellement, nous sommes dans l'application du deuxième plan décidé en 2012 et le troisième se profile pour juillet 2014.
On pourrait se demander si les élections allemandes, qui ont lieu dimanche prochain, vont peser dans la balance. Probablement pas. Jusqu'à présent, la Chancelière Angela Merkel a toujours obtenu le consensus au Parlement sans jamais passer en force. Il ne faut pas lâcher la Grèce qui reste un baril de poudre pour l'euro. Laisser Athènes abandonner la monnaie unique pour repartir à zéro serait créer une dangereuse jurisprudence pour d'autres Etats en difficultés... n'oublions pas que rien toujours réglé non plus du côté de l'Irlande, du Portugal et de l'Espagne.

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