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Union européenne, de Berlin à Athènes

Angela Merkel se rend aujourd'hui à Athènes. C'est la première visite de la Chancelière allemande en Grèce depuis le début de la crise en 2007. Pourquoi ce déplacement ? Pourquoi maintenant ?
Article rédigé par franceinfo
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Franceinfo (Franceinfo)

Par sa visite, Angela Merkel envoie un premier message d'ordre économique : non, malgré la fermeté de Berlin, la Grèce n'est pas isolée et reste bien amarrée à la zone euro. Deuxième message, d'ordre politique cette fois... il s'agit d'un soutien clair apporté au gouvernement d'Antonis Samaras, du moins le voit-on comme cela du haut du Parthénon... un geste d'apaisement après les passes d'armes. Alors, ce n'est pas un accueil des plus chaleureux que le peuple grec va réserver à Angela MERKEL tout à l'heure... syndicats, corporations et athéniens, excédés par les mesures de rigueur, lui feront savoir dès son arrivée. Mais cette visite tombe au bon moment pour le Premier ministre grec qui se débat comme un diable pour obtenir la clémence de ses bailleurs de fonds et convaincre l'opinion publique de nécessaires nouvelles coupes budgétaires.

Cette visite d'Angela MERKEL peut-elle permettre de débloquer certains dossiers de financement par la communauté internationale ?

Non. La Chancelière allemande ne représente pas l'ensemble des bailleurs de fonds de la Grèce. Et puis la Troïka (Commission européenne, Banque Centrale et Fonds Monétaire International) n'a toujours pas dit ce qu'elle pensait du nouveau plan d'austérité défendu par Athènes pour trouver 13 milliards d'euros d'économies supplémentaires en 2013 et 2014. Pour le reste, la Grèce entame sa sixième année de récession économique... Antonio SAMARAS a demandé un délai de grâce pour pouvoir étaler ses mesures de rigueur mais pour l'instant, c'est une fin de non recevoir que lui opposent ses partenaires internationaux. Le Premier ministre grec prévient : le pays peut tenir jusqu'à fin novembre... après quoi, les caisses de l'Etat seront vides.


La visite d'Angela MERKEL à Athènes intervient au lendemain de la mise en place officielle du MES (le Mécanisme Européen de Stabilité)... Faut-il y voir un signe ?*

C'est un pur hasard de calendrier mais il montre que les mentalités changent  dans une Europe qui avance. Le MES c'est l'arme anti crise de l'Europe. Baptisée le " FMI européen ", cette structure de financement qui sera, à terme, dotée d'une force de frappe de 500 milliards d'euros, va aider les pays de la zone euro en difficultés à se redresser. Plus largement, c'est la question de la mutualisation de la dette des pays européens qui apparaît en filigrane. Selon certaines expertises, cette gestion commune de la dette des différents pays de l'Eurogroupe pourrait coûter jusqu'à 2.000 milliards d'euros d'ici 2014. Le Mécanisme Européen de Stabilité participera de cette régularisation... il est techniquement plus souple que son prédécesseur (le FESF)... de plus en plus souples apparaissent également des Etats qui étaient jusqu'à présent hostiles à l'idée de jouer collectif... la solidarité européenne fait son chemin.

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