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Une amende géante au pied du sapin pour Orange ?

C’est un possible cadeau de Noël dont se passerait bien Orange. Le premier opérateur téléphonique français pourrait écoper de la plus grosse amende du secteur des télécoms
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Enseigne Orange © Maxppp)

Ce sont nos confrères du Figaro Magazine qui ont levé le lièvre. Orange pourrait devoir verser jusqu’à 500 millions d’euros pour abus de position dominante sur le marché professionnel des entreprises au milieu des années 2000.

Le groupe était dirigé à l’époque par Thierry Breton puis Didier Lombard. Il aurait pratiqué des remises de fidélité, de tarifs ''discriminateurs'' et des prix ''prédateurs'', depuis 2003, sur le  marché des communications fixes et mobiles pour les clients professionnels. C’est le concurrent SFR qui a déposé plainte en premier avant que les autres ne suivent.

 

Nouvel épisode de la guerre entre opérateurs

 Après SFR, c’est Bouygues Telecom qui a déposé plainte pour les mêmes motifs. Mais avec Bouygues, l’affaire s’est soldée l’année dernière par un accord transactionnel. Orange lui a versé 300 millions d’euros.

C’était sans compter avec l’opiniâtreté de SFR et d’un autre opérateur, le britannique Colt, qui estime lui aussi avoir été lésé. Une nouvelle plainte a été déposée.  l’Autorité de la Concurrence doit se prononcer avant Noël.

Orange pourra faire appel de la décision mais il faut bien voir qu’il y a en jeu des sommes gigantesques. Dans ce genre de préjudice, on peut monter jusqu’à une amende équivalent à 10% du chiffre d’affaires. Pour Orange cela ferait quatre milliards d’euros mais on n’ira pas jusque-là.

La concurrence est rude et la bataille féroce face à la puissance du marché des entreprises. Ce dernier représente environ un potentiel de 12 milliards d’euros.

 

Un nouvel épisode de la guerre entre opérateurs qui tombe au moment où Orange entend s’investir activement dans la restructuration des télécoms en Europe

 S’investir et investir. Le patron d’Orange, Stephane Richard, vient en effet de mandater deux banques – BNP-Paribas et Morgan Stanley – pour le conseiller sur cette aventure qui se profile à l’horizon.

Le secteur des télécoms se concentre en Europe. Les uns rachètent les autres, se rapprochent. On sait que l’ancien monopole italien Telecom Italia est aujourd’hui une proie qui suscite l’appétit.

Si malgré ses démêlés judiciaires – finalement communs pour des grands de l’industrie –, Orange parvenait à griller la politesse à Deutsche Telekom sur ce dossier, le groupe français consoliderait sa position et son image de leader stratégique sur le Vieux Continent.

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