Un nouvel impôt européen pour gérer la crise des migrants ?
L’information a été relayée par la presse allemande samedi 10 octobre mais Berlin et Bruxelles se sont empressés de démentir. On sait toutefois que des discussions informelles ont bien eu lieu sur ce point, en marge de la récente Assemblée générale du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale à Lima.
Un dispositif destiné à financer la gestion de la crise des migrants... il s'agirait, ni plus ni moins, d'une taxe spéciale dont les contours restent à définir. On parle d'une surtaxe sur les carburants ou sur la TVA.
Comment seraient répartis les sommes ainsi récoltées
Une double ventilation serait prévue pour, d’un côté, mieux sécuriser les frontières des pays directement confrontés aux entrées de migrants comme l’Espagne, l’Italie, la Grèce et la Bulgarie. De l’autre, les sommes récoltées pourraient, aussi, être utilisées en-dehors de l'Union européenne pour prendre en charge les migrants à la source, voire dans des pays ‘’sûrs’’ en périphérie de l'Union.
Ce dispositif rappelle quelques souvenirs. Il ressemble en effet au modèle de soutien de l'Allemagne de l'Ouest vers les pays de l'Est, au début des années 90, après la chute du mur de Berlin.
Certains y verront un nouvel impôt. Si un tel dispositif voyait le jour, on imagine la levée de boucliers dans l'opinion...
C'est la ligne de crête du problème : comment financer le phénomène des migrants, inéluctable, incontournable, auquel l'Europe est confrontée dans l'immédiat et qui représente un enjeu durable ?
On parlait de la réunification allemande... le contexte est tout autre aujourd'hui, notamment avec l’euroscepticisme qui ne fait que monter. Cette perspective représenterait un véritable boulevard pour les partis extrémistes.
L'Allemagne serait facilement accusée d'organiser et de financer à bon compte, sur le dos de ses partenaires européens, l'immigration dont son économie à la démographie vieillissante a tant besoin. Une main d'œuvre utile, importée aux frais des autres, en quelque sorte.
Nouvel impôt, nouvelle taxe, hausse volontaire des déficits publics… l’Europe – dans l’individualité de ses membres ou dans sa collégialité – est contrainte, à court terme, de trouver une solution financière à la crise migratoire. Le débat vient d’être relancé à Lima mais sans grande habileté.
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