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Soldes et commerce en ligne : vers moins de magasins en 2020

Les soldes d'hiver démarrent officiellement aujourd'hui dans toute la France pour cinq semaines. La chasse aux bonnes affaires a déjà commencé avec les promotions en tous genres, et une mention spéciale pour les achats sur internet.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

30 millions de Français ont l'intention de faire tout ou partie de leurs achats en soldes sur la toile cette année. Si l'on en croît la FEVAD (la fédération des enseignes de la vente à distance et du e-commerce), 68% des personnes interrogées iront sur internet, une partie pour faire uniquement du repérage, d'autres pour des achats directs afin d'éviter la cohue dans les magasins.
Il y a l'écran d'ordinateur chez soi, mais aussi les smartphones et les tablettes qui sont de plus en plus utilisées pour faire ses emplettes à l'heure de la mobilité.
En moyenne, nous sommes plus de 80% à acheter des vêtements en solde via le net, viennent ensuite l'électroménager et la haute technologie pour environ 30%.

Peut-on dire que les soldes ont un impact direct sur le commerce "physique" ? On sait qu'internet a déjà commencé à révolutionner le secteur .

L'impact grandit. D'autant plus que le phénomène des soldes à distance connaît une progression constante, ce qui vient s'ajouter aux actes d'achats traditionnels via le web le restant de l'année.
Une récente étude publiée par le cabinet conseil en stratégie Booze and Co se projette à moyen terme et cherche à mesurer la révolution numérique dans cinq secteurs clefs : les télécoms, l'électronique, l'électroménager, l'hygiène beauté et les vêtements.

Conclusion ?

D'ici 2020, les ventes sur internet devraient augmenter de 50%, entraînant, au mieux la transformation, au pire la disparition, de près de 2 millions de m² de surface commerciale, soit environ 10% de l'espace existant aujourd'hui. Des espaces rendus "superflus" comme le dit l'enquête, par les échanges en ligne.
Des enseignes en ont déjà malheureusement subi les conséquences. Si Darty et la Fnac ont été contraints d'adapter sérieusement leur offre ou de modifier leur périmètre financier pour investir et muter rapidement, d'autres comme Virgin et Surcouf (pour l'informatique) ont jeté l'éponge, faute d'avoir su transformer à temps leur modèle économique.
On ajoutera à cela la hausse des loyers en centre-ville comme dans les périphéries qui n'arrange rien, particulièrement dans le commerce spécialisé.

Quelles solutions ? Que peuvent faire les magasins traditionnels ?

Point positif et rassurant qui ressort de toutes les enquêtes d'opinion : les ventes en ligne progressent mais le besoin de contact humain reste très fort dans les souhaits et les attentes de la clientèle. Rien ne remplacera le conseil, valeur non pas paradoxale mais complémentaire de la vente à distance moderne. Un besoin de "réhumanisation" à l'heure de la "distanciation".
C'est par ce biais que certaines enseignent jouent leur survie, à tel point que ce que l'on appelle les pure-players (des acteurs uniques de vente sur internet) ouvrent des magasins d'exposition et de démonstration pour créer ce lien avec la clientèle – je pense notamment à l'opérateur CDiscount. Un investissement aujourd'hui incontournable face à nos nouvelles habitudes de consommation.

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