Rio+20, nouveau rendez-vous des bonnes intentions ?
Vaste programme ! Que reste-t-il du premier " Sommet de la Terre " en 1992 ? Que reste-t-il de " Johannesburg 2002 " ? Les plus critiques diront qu'il n'en reste rien... les moins critiques diront qu'il n'en reste pas grand chose... ces grands messes accouchent souvent de simples déclarations d'intentions qui ne sont pas suivies d'effets. C'est vrai... mais il faut surtout y voir la continuation d'un dialogue, la poursuite d'une réflexion entre pays riches et pauvres sur les moyens de préparer l'avenir énergétique des différents continents. Un dialogue très difficile qui se traduit dans l'accord à minima trouvé hier pour le projet de déclaration finale. Les pays émergents considèrent ne pas être assez développés pour s'engager plus... aujourd'hui, ils veulent surtout protéger leur croissance. Bien mauvais renvoi d'ascenseur pour ces pays autrefois aidés par ceux du Nord justement.
Est-ce à dire que le sommet RIO+20 est déjà mort-né ?
Non mais ces réactions montrent que le système de coopération multilatéral, souhaité et mis en place par l'ONU pour le développement, ne trouve pas sa voie. Et ce n'est pas faute d'initiatives concrètes. Pour preuve, cet indicateur qui devrait s'imposer au fil des années : le " PIB VERT ". C'est une sorte de Produit Intérieur Brut qui intègre une série de paramètres comme le niveau de production manufacturière d'un pays, son capital humain et environnemental... indicateur censé exprimer le véritable niveau de richesse d'une nation et sa capacité à soutenir sa croissance de manière durable. Grâce à cet indice, on s'aperçoit par exemple que de tous les pays étudiés (des Etats-Unis à la Chine en passant par le Brésil et l'Afrique du Sud), le Japon est le seul à ne pas avoir enregistré une baisse de son capital nature grâce à sa politique de reforestation. Autre aspect positif de ce RIO+20 : la présence, pour la première fois, de nombreuses collectivités locales... ces collectivités qui, de par leur maillage, jouent un rôle de plus en plus important dans le développement de systèmes responsables : transports et énergie notamment.
Il faut dire que de nombreuses entreprises privées y voient aussi leur intérêt...*
C'est vrai... ces entreprises jouent sur les nombreuses nouvelles opportunités offertes par la protection de l'environnement et la maîtrise de l'énergie. D'ailleurs, l'économie verte est de plus en plus créatrice d'emplois. Outre le photovoltaïque et l'éolien qui doivent encore trouver leur rythme de croisière, de nombreuses éco-activités se sont développées (traitement de la pollution de l'air, des déchets ou des eaux usées). Elles représentent 960.000 postes en France (4% du total des emplois) et selon l'INSEE l'économie verte se porte bien mieux que les autres branches d'activités avec une hausse des effectifs de 4 et demi%, contre 0.1% dans l'ensemble des secteurs. Aucun espoir n'est donc perdu mais il s'agit de s'entendre... pour cela, il faut continuer à discuter.
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