Revers qatari pour le dernier bébé "écolo" d'Airbus
Il y avait eu un précédent avec l’Allemagne. L’A320neo devait être livré à la Lufthansa avant fin 2015 mais cela n’a pas été le cas et la livraison avait eu lieu début 2016. Même problème pour Qatar Airways qui devait être le client de lancement de l’appareil mais, idem… trop de retard.
La raison invoquée à l’époque était la nécessité de régler quelques points techniques sur la documentation d’utilisation du moteur fourni par l’américain Pratt and Whitney, filiale du groupe United Technologies.
Airbus fait amende honorable et promet une accélération des cadences
Dans cette affaire, l’avionneur européen dirigé par Fabrice Brégier est un peu piégé par les américains. Le moteur Pratt and Whitney présentait des problèmes de temps de mise en route. Un comble pour un appareil dont le nom, A320neo signifie "new engine option" : nouvelle option de moteur.
Chez Airbus, on parle de problèmes de "maturité" qui seront réglés d’ici l’été. Et puis les moteurs du français Safran développés avec General Electric équiperont la nouvelle génération d’A320neo qui arrive, donc probablement moins de tracasseries en perspective.
D’autant plus gênant que l’appareil est le tout dernier ambassadeur de la marque
Ce n’est pas un nouvel appareil au sens strict du terme. Il s’agit d’une version améliorée de l’A320 utilisé depuis 1988, biréacteur pouvant embarquer entre 100 et 200 passagers. Plus léger, construit à plus de 50% de carbone, l’avion est plus maniable, moins polluant… l’aérodynamisme a été revu au niveau des ailes et permet d’économiser entre 15 et 20% de carburant par siège. Aspect technologique important sur le plan environnemental mais aussi commercial car les économies d’exploitations sont un atout face aux contraintes budgétaires auxquels sont confrontées toutes les compagnies.
Et puis, c’est un très beau coup pour Airbus puisque la conception de l’A320neo a coûté environ un milliard et demi d’euros, soit dix fois moins que si le groupe avait construit un nouvel appareil.
Donc, tout ne va pas si mal contrairement aux apparences. Six exemplaires sont déjà en service – deux chez Lufthansa et quatre chez la compagnie low cost indienne Indigo. Au total fin avril, Airbus enregistrait plus de 4500 commandes, ce qui lui permet de battre le 737MAX de Boeing sur le même segment. L’impitoyable concurrence américaine.
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