Résolution de la crise européenne, la tension monte
C’est un déplacement qui a été décidé dans l’urgence. Alors que rien n'était prévu pour qu'il assiste à la cérémonie d’adieux du Président de la Banque Centrale Européenne dans le Vieil Opéra de Francfort, Nicolas Sarkozy s'est invité en fin d’après-midi dans la salle de concert en compagnie notamment du Directeur du Trésor et d’une cohorte de conseillers. Cela à été du plus grand effet. Avant d'entraîner dans une salle annexe la chancelière Angela MERKEL, le Président de la Commission européenne José-Manuel BARROSO, la directrice générale du FMI Christine LAGARDE et d'autres caciques européens pour une réunion de 2 heures. Sur le fond, et officiellement, on ne connaît pas le résultat de cet entretien mais, entre les points urgents et ceux qui peuvent attendre un peu, il y a beaucoup de grain à moudre.
On attend donc beaucoup du sommet de dimanche… quels sont les points d’achoppements à régler d’ici là ?
De manière générale, les responsables européens doivent trouver les bons arguments pour convaincre les créanciers de la Grèce d’une nécessaire décote de la dette du pays (c'est à dire que l'intégralité de l'argent prêté ne sera pas récupérée), tout en rassurant sur les risques de contagion au reste de l'Europe.
Sinon, la première urgence concerne l'élargissement du Fonds Européen de Stabilité Financière. Selon les informations distillées au compte-gouttes, d'âpres discussions portent sur son niveau de dotation à 1000 ou 2000 milliards d’euros au lieu des 440 milliards actuellement... Paris défend l’idée de transformer ce FESF en banque à part entière. Et puis autre chantier important : la recapitalisation des banques justement avec deux questions : où trouver les liquidités nécessaires et comment procéder en douceur ?
Vous le disiez, il y a aussi les chantiers de plus long terme…
Oui, au premier rang desquels la refondation de la gouvernance économique de l'Europe. La BCE verrait bien un ministère européen des finances avec, en arrière plan, plus de fédéralisme... Paris et Berlin préfèreraient confier la charge de la surveillance budgétaire et de l’euro à un super-commissaire, plus simple à mettre en place. En perspective également : les sanctions financières qui s'appliqueraient aux pays trop dépensiers, mais il faudrait changer les Traités européens (très lourds). Enfin, les moyens de relancer la croissance sur le Vieux Continent. Il y a du pain sur la planche.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.