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Querelle franco-allemande, un mauvais calendrier

La réforme sociétale du quinquennat Hollande – le mariage pour tous – étant désormais entrée dans la loi, et bientôt dans les mœurs, les autres chantiers reviennent en force sur le devant de la scène au point d'effacer tout espoir de trêve printanière pour l'Elysée et Matignon.
Article rédigé par franceinfo
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Pour le Président de la République, c'est une semaine à double entrée qui s'ouvre : une entrée économique avec le message que le chef de l'Etat va envoyer aujourd'hui aux patrons... l'autre étant la scène européenne.


Première étape aujourd'hui avec la clôture des Assises de l'Entrepreneuriat*

Cette invitation des patrons à l'Elysée est destinée à sceller la grande réconciliation entre le Président et les chefs d'entreprises. Les plus malicieux diront que l'Elysée reçoit aujourd'hui les ''pigeons''. Exercice incontournable mais aussi très difficile pour un Président de la République pris en tenaille entre une gauche social-libérale et une gauche de la gauche remontée comme une pendule contre l'ANI (la loi sur le travail qui institue la flexisécurité). Au dernier jour des Assises de l'Entrepreneuriat aujourd'hui il sera question d'allègement fiscal sur les plus-values de cession d'entreprises... c'est le prix à payer pour regagner l'estime d'une partie de l'opinion et des patrons.

Semaine chargée également sur la scène européenne...

Loin d'être ''une tempête dans un verre d'eau'' comme l'estime le Président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, la saillie vendredi du Parti Socialiste contre l'Allemagne en général et Angela Merkel en particulier (traitée d'égoïste) restera marquée comme une tache indélébile dans la relation franco-allemande. Conscients des dissensions actuelles au sein du gouvernement français, Angela Merkel et le ministre de l'Economie Wolfgang Schaüble n'ont pas réagi violemment au texte du PS mais n'en pensent pas moins. Berlin a du mal à croire que le texte n'ait pas été rédigé sans que l'Elysée n'en ait eu connaissance. Vu de Berlin, les intérêts du Parti Socialiste semblent désormais passer devant ceux de la France sur la scène européenne. C'est l'image mais aussi le poids de la France qui semble être mis à mal de l'autre côté du Rhin. Et puis le calendrier est de loin très mal choisi. La polémique intervient alors que Paris transmet ce mardi à Bruxelles son plan pluriannuel de retour à l'équilibre des finances publiques. Si la France paraît sortir – au moins momentanément – des écrans radars de l'Europe, les agences de notation conservent les leurs bien actifs. Certains, à Paris, ne devraient pas l'oublier.

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