Quand le tourisme fait un pied de nez au terrorisme
Cela peut paraître curieux, voire paradoxal, en cette période où la prudence est de mise avec les attentats, tendance de repli sur soi et attitude casanière.
L’an dernier, le nombre de voyageurs dans le monde a progressé de 4%. Près de deux milliards de personnes ont pratiqué le tourisme en dehors de leur pays, soit cinquante millions d’individus supplémentaires sur un an.
Alors que certains pays souffrent réellement comme la Tunisie ou l’Afrique du Nord en général, l’Europe a continué de se tailler la part du lion dans les destinations. La faiblesse de l’euro y a largement contribué.
La France toujours en tête
Malgré la tension qui est montée d’un cran avec les attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015, la France est restée l’année dernière la destination la plus prisée devant les Etats-Unis, l’Espagne et la Chine – les chinois étant d’ailleurs nos visiteurs les plus assidus.
Ce n’est pas ce que l’on entend chez les professionnels en France
La donne a un peu changé avec les attentats de novembre à Paris. Ils pèsent sur les réservations de vols internationaux.
Pour le premier trimestre de cette année, on est en retard de 17% par rapport à la même période de 2015.
Il y a donc un effet direct des derniers attentats mais cela ne devrait pas durer.
Pourtant, le contexte est toujours aussi anxiogène
La part psychologique est très importante dans les attitudes du consommateur.
On retrouve la même tendance dans la consommation en magasins : immédiatement après les attentats, il y a une phase de sidération, de peur, qui nous pousse légitimement à éviter les lieux publics ou les déplacements. Cela ne dure généralement que quelques semaines avant que l’activité ne reparte.
C’est ce que l’on observe dans le tourisme. Les données, encore partielles, recueillies par l’OMT montrent déjà une tendance à la hausse des dépenses par rapport à 2014.
Le tourisme international est une composante de plus en plus importante du commerce international et l’Europe en représente un peu plus de 40%, n’en déplaise à l’Etat islamique.
C’est une belle leçon de résilience du monde occidental… une résistance, de fait, qui ne dit pas son nom.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.