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Pas touche au Livret A, jusqu'à quand ?

Le taux de rémunération du Livret A est maintenu à 0,75%. Rien ne changera le 1er février qui est l’une des deux dates traditionnelles des changements avec le mois d’août. Est-ce pour autant un nouveau sursis pour les épargnants ?
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Fotolia)

Vu l’inflation quasi nulle, la rémunération aurait dû passer de 0.75 à 0,50%.

Pourquoi cette décision de ne rien changer ?

Parce que le sujet est aussi politique qu’économique.Le gouvernent ne s’en sort pas sur la question de l’emploi et la réduction du chômage, il y a le contexte social difficile, les tensions sécuritaires, etc… inutile d’en rajouter.

Imaginons les commentaires si Matignon s’était attaqué à la rémunération de ce produit d’épargne populaire qui sert en grande partie à financer le logement social !

Sans compter avec le facteur psychologique : depuis sa création en 1818, la rémunération du Livret A n’a jamais été inférieure à 0,75%. Le premier gouvernement qui enfoncerait ce plancher – qui plus est un gouvernement de gauche – commettrait un crime de lèse-majesté vis à vis du peuple.

Le taux du Livret A ne bougera donc plus d’ici l’élection présidentielle ?

 

Impossible de prévoir. Mais le gouvernement doit absolument se préoccuper de la bonne utilisation de l’épargne pour que cette dernière serve l’économie réelle.

La France souffre aujourd’hui d’une mauvaise utilisation de l’épargne longue. Cette épargne dite "de précaution" rassure mais, excepté le logement social financé en partie par le Livret A, elle n’est pas investie dans des causes utiles en faveur de la création d’emplois, par exemple, ou le logement au sens large.

A ce titre, il y a peut-être un signal envoyé à travers le PEL (Plan d’Epargne Logement), dont la rémunération – contrairement au Livret A – sera révisée à la baisse le 1er février. Elle passera de 2 à 1,5%.

On ne touche pas au Livret A mais on se rattrape avec le PEL ?

Pourquoi réduire la rémunération du PEL ?  Veut-on inciter les français à placer l’argent ailleurs ? Mais où ? Investir dans l’immobilier grâce à des taux préférentiels avant qu’ils ne remontent ? Dans la consommation pour relancer l’activité par la demande ? Aider le développement des PME, principales créatrices d’emplois aujourd’hui en France ?

Si c’est le cas, il faut expliquer la démarche et communiquer sur les outils disponibles.

Cela s’appelle "flécher" (orienter) l’épargne. Faute de pédagogie, on a du mal à voir qu’elles sont les flèches que le gouvernement entend utiliser pour piquer les fesses de la croissance.

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